ENSEMBLE Nr. / N° 22 - Oktober / Octobre 2017

9 ENSEMBLE 2017/22 —– Dossier lui-même, sans avoir rien à faire, rien à produire. Il est aimé les mains vides et libéré pour retrouver une estime de soi inconditionnelle. Il peut y respirer la pure grâce de l’existence, comme l’air qui unit tous les humains. Un lieu de transformation Les espaces vides nous attirent, car nous sommes emplis de notre passé, de nos souffrances, de nos ruptures. L’Eglise réformée, elle-même fruit d’un drame de la séparation, porte aussi un lourd hé- ritage. Aujourd’hui encore, cette séparation est reproduite et mise en scène dans ses locaux, comme dans le sous-sol de la maison de paroisse. Des individus n’arrivent pas à se rapprocher. Lorsque cette situation se présente – ce qui arrive quotidiennement – et que l’on en prend conscience, un intermède de spiritualité peut avoir un effet libérateur. L’intérieur dépouillé de l’église, ouvert à l’avenir, imprégné d’espérance, offre à cet égard un espace protégé privilégié. Dans le silence, peut- être dans la prière, l’inexprimé, les sentiments éprouvés, les blessures peuvent s’épancher. Et c’est dans l’apaisement, l’acceptation et la transfor­ mation pouvant être vécus en ces instants que s’accomplit le rapprochement des humains, que se produit Dieu. Une image dit plus que les quelque mille mots que vous avez lus jusqu’ici. Les images affirment une identité, elles confirment la valeur et la sagesse d’une réalité. Loin de toute crainte de sur- vie et de tout activisme réformateur ou mission- naire, l’Eglise réformée peut être fière de se pré- senter telle qu’elle est. «Une légèreté, une allégresse aériennes et célestes.» «Eine himmlisch- luftige Leichtigkeit und Verspieltheit.» ©Micha Aregger /www.michaa.ch