ENSEMBLE Nr. / N° 23 - November / Novembre 2017

16 Dossier —– ENSEMBLE 2017/23 L’Institut œcuménique de Bossey accueille depuis plus de 70 ans des personnes issues de différents milieux culturels et religieux pour leur permettre de mieux connaître l’œcuménisme, de suivre une formation uni- versitaire et de participer à des échanges. Par Nathalie Ogi C’est dans le Château de Bossey, dans un coin de campagne dominant le lac Léman non loin de Ge- nève, que l’on trouve cet établissement unique en son genre, inauguré en 1946. «A vrai dire, le théo- logien suisse Adolf Keller avait déjà mis sur pied des séminaires oecuméniques dans les années 1920 à Genève, précise la pasteure, Dagmar Heller, doyenne de l’Institut. Mais c’est Willem Visser ’t Hooft qui fonda l’Institut. Dans l’immédiat après-guerre, la question de la réconciliation et de la reconstruction de l’Europe était essentielle et on accueillait alors nombre de soldats et de pri- sonniers de guerre. Aujourd’hui, la mission de l’Institut, qui est rattaché à l’Université de Genève, consiste à former des responsables oecuméniques, tant ecclésiastiques que laïques, qui accompliront leur ministère dans des paroisses, des salles de cours ou des centres oecuméniques du monde entier. Il joue également un rôle essentiel dans l’élaboration de la pensée oecuménique à travers les rencontres interculturelles et interconfession- nelles qui ont lieu dans ce cadre résidentiel ainsi qu’à travers les célébrations liturgiques et la vie communautaire. Une majorité des étudiants de Bossey sont des pasteurs, des théologiens ou des universitaires. Beaucoup sont originaires d’Afrique et d’Asie. L’Institut accueille aussi des Européens de l’Est des orthodoxes de pays comme la Russie, la Géorgie, l’Ukraine, la Roumaine, la Grèce, mais aussi la Biélorussie, ou la Serbie. Les Etats-Unis, le Canada, l’Allemagne, la Belgique, la France, l’An- gleterre et plus rarement l’Amérique du Sud sont aussi représentés. On y trouve des orthodoxes orientaux, des luthériens, des baptistes, des angli- cans réformés, des pentecôtistes. «Idéalement, nous aimons accueillir des groupes assez divers», ajoute Dagmar Heller. Programmes de doctorat et de master Le programme universitaire de l’Institut oecumé- nique comprend des cours, des séminaires, des travaux de recherche personnelle, des lectures guidées, des études bibliques, des visites d’études et une évaluation tant en groupe qu’individuelle. Depuis 2000, des programmes de doctorat et de master ont été lancés avec la collaboration de l’Université de Genève. Les étudiants logent sur place, participent chaque matin à une prière en commun, qu’ils organisent eux-mêmes, et dé- couvrent ainsi d’autres manières de prier. La langue commune est l’anglais. Les étudiants bé- néficient souvent de bourses délivrées par l’Insti- tut qui dispose d’un fonds auquel participent plusieurs donateurs, dont certaines paroisses suisses, allemandes ou encore des Eglises alle- mandes. Le secteur OETN-Migration des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure contribue au pro- gramme de Bossey puisqu’il invite chaque année des étudiants dans des paroisses alémaniques afin qu’ils puissent se faire une idée de la manière dont les protestants vivent en Suisse. L’impact d’un sé- jour à Bossey n’est pas sans effet sur le monde. Les étudiants repartent généralement après avoir vé- cu une expérience unique qui les ouvre aux autres. Certains deviennent prêtres et envisagent certains changements dans leur Eglise, avec notamment une ouverture sur l’oecuménisme. D’autres enfin deviennent responsables pour les relations oecu- méniques de leurs églises. L ’ I N S T I T U T Œ C U M É N I Q U E D E B O S S E Y Un établissement unique au monde ©zVg Dagmar Heller

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