ENSEMBLE Nr. / N° 23 - November / Novembre 2017

17 ENSEMBLE 2017/23 —– Dossier Favoriser l’intégration des migrants en ouvrant la porte au dialogue et à l’échange avec leurs Eglises, et en leur offrant un espace. Tel est le défi que s’est lancé la plate- forme œcuménique «Etre Eglise ensemble à Bienne». Une opportunité aussi de surmonter les barrières confessionnelles et culturelles. Par Maria Vila Née en 2011 de la volonté d’établir des relations avec les populations chrétiennes issues de la mi- gration, cette plateforme rassemble aujourd’hui des représentants d’une dizaine d’Eglises de mi- grants (principalement en provenance d’Afrique), de l’Eglise méthodiste et de l’Eglise réformée. Re- connaissant l’importance des Eglises de migrants en tant que partenaires œcuméniques, la plate- forme s’est donné le but de promouvoir le dialogue et de leur faire une place en mettant à leur dispo- sition les salles des Eglises locales. «Le plus important c’est la reconnaissance de l’existence de ces Eglises, qui ont très peu de res- sources, et du travail considérable que leurs pas- teurs accomplissent pour leurs membres, auprès des malades, des sans-papiers, des personnes en situation de précarité», explique la coordinatrice de la plateforme, Barbara Heer, du «Cercle de tra- vail pour des questions actuelles». Au niveau théologique, il s’agit de se connaître et de se respecter. «La plupart des pasteurs ont suivi des formations très différentes et c’est par le dialogue qu’on peut leur faire connaître la théo- logie réformée de la principale Eglise du canton. Cela n’implique pas un rapprochement, mais en dialoguant on change», souligne-t-elle. Trouver une langue commune L’intégration n’est pas donc conçue comme une homogénéisation et une adaptation de l’autre à notre société et notre culture, mais comme une invitation à trouver ensemble des points en com- mun, malgré les grandes différences confession- nelles et culturelles. Pour ce faire, les pasteurs des Eglises participant à la plateforme se rencontrent environ six fois par année et, en plus de partager leurs activités, lisent ensemble des passages de la Bible et réalisent des projets communs. Toutefois, il reste encore à élargir le dialogue et l’engagement au niveau de la base des Eglises membres, un défi que la plateforme cherche à re- lever en organisant des événements publiques, tels que la tenue d’un stand à la Braderie biennoise ou la promenade de ville en septembre dans le cadre du Jubilé de la Réforme. L’occasion aussi pour les Eglises de migrants de rendre visibles leurs communautés. Malgré les difficultés qu’entraîne la situation structurelle très inégale entre les Eglises locales et celles des migrants, qui peut amener à des re- lations de dépendance et à des sentiments de frus- tration et d’impuissance, la plateforme, qui a reçu en 2015 le Prix d’encouragement du département Migration des Eglises réformées Berne-Jura-So- leure pour son travail pionnier, a réussi à montrer que le dialogue fonctionne: il a aidé à se connaître, à s’entraider, à forger des relations solides. Et sur- tout, il a montré que, même si ce n’est pas simple, on peut être Eglise ensemble. Ê T R E É G L I S E E N S E M B L E Une plateforme de dialogue Soutien pour les Eglises de la migration Le crédit «Eglises de la migration et intégration» des Eglises ré- formées Berne-Jura-Soleure existe depuis 2011. Son objectif est de soutenir les Eglises de la migration dans leur travail d’inté- gration et de leur donner accès à la formation théologique. Le crédit promeut aussi des projets de rencontre et d’intégration des Eglises de la migration et des paroisses réformées. Plus d’informations: Refbejuso.ch > Contenu > OeME-Migration > Eglises de la migration ©Barbara Heer «Le plus impor- tant est la reconnaissance.» «Das Wichtigste ist die Anerkennung. »

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