ENSEMBLE Nr. / N° 24 - Dezember / Décembre 2017

18 Dossier —– ENSEMBLE 2017/24 Vivre à six en famille, avec deux chats, ce n’est plus très courant de nos jours. Dans le Jura bernois, la tribu de la pasteure Laure Devaux a adopté ce mode de vie. Avec beau- coup d’organisation et parfois quelques sacrifices. Par Nathalie Ogi C’est sur les hauts du village d’Orvin, au-dessus de Bienne, que vit la famille Allisson. A eux six, quatre enfants et les parents, ils forment une famille nom­ breuse. Pourtant au départ, la pasteure Laure De­ vaux et son mari Gabriel Allisson, micromécani­ cien, n’avaient pas du tout envisagé avoir autant de descendants. «Eulalie est arrivée deux ans après notre mariage en 2005, explique Laure, 38 ans. Ensuite, nous avons décidé d’attendre un peu.» Oscar, quatre ans et demi, est né en 2013, juste après l’installation à Orvin où la famille a fait construire une maison. Alors que la vie à quatre a pris un rythme de croisière, le couple décide d’avoir un troisième enfant. Mais surprise, ce sont des jumeaux qui pointent le bout de leur nez. «Le jour où nous l’avons appris, cela nous a fait un choc. Nous avons passé l’après-midi sur le canapé à compter les silhouettes sur l’échographie», re­ lève Laure. Puis cet imprévu a fait rire la future maman. «Cela m’a rappelé que l’on ne décide pas de tout dans la vie.» Des jumeaux qui amènent des changements Marcelle et Antonin sont maintenant âgés de 21 mois et leur venue au monde a quelque peu cham­ boulé la vie de la maisonnée. «Nous avons dû réorganiser la maison pour pouvoir les accueillir et aussi changer de voiture», explique Gabriel, 42 ans. Pour Laure, d’autres changements sur­ viennent, au niveau professionnel. «J’ai arrêté de travailler», explique la pasteure qui était active à 60 pour cent dans l’animation jeunesse, au sein de l’Eglise neuchâteloise. En effet, difficile, avec quatre enfants, dont deux petits, de s’adapter aux horaires irréguliers du métier de pasteure. Quant à l’option de placer les plus jeunes à la crèche, elle a vite été écartée pour des raisons financières. «Une journée en garderie équi­ valait à un jour de mon salaire.» Laure se voit contrainte de quit­ ter un emploi qui la passionne. Alors présidente de la plate­ forme romande de catéchèse, elle participe à l’organisation du festival Reform’action et es­ pérait vivre l’aboutissement de ce projet. Pas évident non plus de se retrouver confinée à la maison avec les enfants lorsque l’on aime les challenges intel­ lectuels et les rencontres. Des mandats pour la pasteure Heureusement, des proposi­ tions de remplacement arrivent très vite et Laure a pu renouer avec la vie professionnelle, à doses homéopathiques toute­ fois, avec de petits mandats, ce qui lui convient. Actuellement, elle termine un remplacement à Sonceboz et dans les paroisses de l’Erguël (Vallon de St-Imier) où elle a mis en route des séances d’éveil à la foi pour les tous petits. Elle participe aussi à la formation d’adultes et donne parfois quelques cultes. Suivra l’an prochain un autre engagement au sein de l’Eglise neuchâteloise où elle s’occupe­ ra du catéchisme pour les ado­ lescents. Par chance, le couple peut compter sur les parents de Gabriel ainsi que sur des amis pour s’occuper de la tribu. Quant à Gabriel, il prend le relais chez lui après sa journée de travail. «Nous sommes contents lorsque tout le monde est au lit et que la maison redevient calme. Avec quatre enfants tout est plus compliqué», avoue le père de famille. En effet, invitée chez des amis, la famille débarque à six et il faut donc beaucoup de place pour les accueillir. De plus, avec les jumeaux, le travail des parents est dédoublé. Les deux bambins s’entraînent l’un l’autre à faire des bêtises et font « ON NE DÉCIDE PAS DE TOUT» FAMILLE NOMBREUSE

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