ENSEMBLE Nr. / N° 25 - Januar / Janvier 2018

16 Dossier —– ENSEMBLE 2018/25 Dans le Jura bernois, comme dans les autres arrondissements ecclésiastiques, le service d’aumônerie se rend régulièrement à l’hôpi- tal et dans les homes. Visite en compagnie du pasteur Eric Schindelholz, aumônier à l’Hôpital du Jura bernois et au home L’Oréade. Par Nathalie Ogi «Bonjour Madame, c’est le pasteur. Je vous sur- prends dans votre sommeil? C’est l’heure de la sieste.» L’aumônier parle bien fort afin de se faire entendre de la centenaire encore alitée dans sa chambre en ce début d’après-midi. La vieille dame a fêté ses 102 ans cette année. Elle se lève tous les jours mais se plaint de sa tête. Migraines? Mé- moire défaillante? On ne sait pas trop de quoi elle souffre. «Mais sinon, le moral va bien?» La rési- dente hoche la tête et accepte en souriant de po- ser pour la photo, aux côtés de son visiteur. Il faut dire qu’elle est bien entourée. Elle a de nombreux neveux et nièces qui viennent la voir régulière- ment. «C’est très précieux à cet âge», souligne Eric Schindelholz. Chaque vendredi, le pasteur du Par8 à Moutier monte à l’hôpital afin de rendre visite aux résidents âgés. «Cela en vaut la peine, j’aime beaucoup cela», souligne l’aumônier. Une fois par mois, le mardi matin, ainsi qu’à l’occasion des fêtes liturgiques, il célèbre le culte dans la cha- pelle très chaleureuse aménagée au sous-sol de l’établissement. Cette célébration œcuménique est aussi donnée par son confrère de confession catholique. «Elle est mieux suivie que notre culte dominical», glisse le pasteur. Avant d’entamer les visites, il examine une liste des résidents qu’il vient d’imprimer. «Il s’agit d’être attentif aux nou- veaux arrivés, en perte de repères. Notre rôle est de les accueillir afin de leur donner confiance dans leur nouvel environnement. C’est une phase délicate à ne pas manquer», relève Eric Schindel- holz. Un rôle important Le rôle des aumôniers est important. Ils sont là pour écouter et parler avec les résidents, parfois très isolés. «Le personnel médical a un emploi du temps chargé et n’a pas toujours le temps de prê- ter l’oreille. Il y a une complémentarité entre l’au- mônerie et le service médical. Atteints par le grand âge, certains résidents sont grabataires. «On essaye de les toucher tout de même, par un geste.» Mais voici une autre chambre à visiter. Coquettement vêtue, la dame de 85 ans reçoit déjà la visite de sa belle-sœur du même âge. La résidente accueille le pasteur, encore allongée sur son lit. Elle a soigneusement décoré sa chambre à l’occasion des fêtes de fin d’année. Sur une com- mode, trône une crèche confectionnée par ses soins. Très bavarde, elle parle beaucoup de son mari, résidant au même étage. Dans 15 jours, les époux fêteront leurs 64 ans de mariage. La dame évoque aussi ses souvenirs de confirmation, le culte du mardi matin où elle aime bien se rendre et chanter. Une mauvaise nouvelle C’est le milieu de l’après-midi, l’étage commence à s’animer. Les résidents ont terminé la sieste et sont sortis de leurs chambres. Mais dans les cou- loirs circule une mauvaise nouvelle. Une pension- naire est décédée soudainement la veille, confirme l’infirmière cheffe de l’étage. Son cœur a lâché. A midi, elle était pourtant encore à table. L’aumônier se renseigne sur la date de la sépulture, demande s’il y a d’autres résidents souffrants. Non, les autres vont bien. Pour Eric Schindelholz, il s’agit surtout de les réconforter, de les rassurer. Leur parler de Noël qui approche. C’est tout de même une belle S E R V I C E D E V I S I T E P A R 8 «Complémentaire au service médical» ©Alena Lea Bucher Un résident de l’Hôpital du Jura bernois. Ein Patient des Spitals Berner Jura.

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