ENSEMBLE Nr. / N° 26 - März / Mars 2018

11 ENSEMBLE 2018/26 —– Dossier en berceau, le mobilier et la taille humaine apportent calme et sérénité. Comptez-vous beaucoup de visiteurs? S’il y a régulièrement du passage, cela reste très modeste, car l’église est un peu excentrée par rapport à notre petite ville, même si c’est un en­ droit que beaucoup de personnes apprécient. Cer­ tains aiment venir y chercher un peu de quiétude, mais nous ne faisons pas d’accueil personnel du­ rant la journée. Notre accueil consiste surtout à souhaiter la bienvenue le dimanche matin, avec un mot pour les éventuelles personnes de passage parmi nous. Nous recevons régulièrement des pro­ meneurs qui viennent y passer un moment. L’église a la chance d’être située sur un parcours de visite des lieux historiques appartenant au patrimoine de la ville. Des pèlerins passent régulièrement et peuvent être hébergés à la cure. Durant les beaux jours, des cyclo-randonneurs viennent parfois visiter l’édifice. Nous vivons également ici des cultes la plupart des dimanches et fêtes d’année, ainsi que des recueillements de Taizé mensuels le dimanche soir, avec la paroisse de Douane-Gléresse. A cette occasion, nous allumons des bou­ gies colorées et installons un piano. Ce sont de très beaux moments. Mais l’église est aussi très prisée pour les concerts, grâce à une acoustique excep­ tionnelle. L’Ensemble Instrumental de La Neuve­ ville s’y produit plusieurs fois par année. Ce type de lieu est-il une nécessité au sein de notre société? Oui, j’ai l’impression que cela correspond à un besoin des gens de venir méditer, prier dans une belle église à n’importe quel moment de la jour­ née. Certains peut-être n’aiment pas venir au culte le dimanche matin et préfèrent se recueillir en solitaire. Heureusement qu’il existe des églises qui nous protègent du bruit et de l’agitation exté­ rieure. Elles représentent en quelque sorte des havres de paix, des lieux où l’on apprend quelque chose du respect, du silence, du regard, de l’émer­ veillement et de la contemplation. Nous vivons dans une société qui propose d’innombrables mu­ sées, parcours didactiques et autres distractions, mais finalement qu’est-ce qui nous rapproche en­ core de nous-mêmes intérieurement? Nous avons besoin d’endroits préservés et qui racontent une histoire. Ils sont porteurs de mémoire et nous rattachent aux anciens, à l’heure où l’on vit une rupture entre les générations. Les églises sont aussi des lieux de pédagogie, d’aide, d’enseigne­ ment de la foi. L’accueil est donc important pour l’Eglise? Personnellement, je suis attaché à la notion d’hospitalité, d’«Eglise auberge». De temps à autre, nous organisons d’ailleurs dans l’édifice des apé­ ritifs après le culte du dimanche matin ou du vin et des marrons chauds à Noël. Cela crée un lien ©Alena Lea Bucher La Neuveville: une église au fort rayonnement. La Neuveville: Kirche mit einer starken Aus- strahlungskraft.

RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=