ENSEMBLE Nr. / N° 29 - Juni / Juin 2018

6 Dossier —– ENSEMBLE 2018/29 ments sociétaux et alors que certains partis poli­ tiques ont pu remettre en question le rôle des Eglises à cet égard. Ces dernières années, le monde politique comme la population ont pu constater l’importance du rôle de cohésion sociale assumé par les Eglises, suite aux divers attentats terro­ ristes. A l’heure où la politique se polarise de plus en plus, l’Eglise exerce une influence positive en offrant davantage de compréhension et de tolé­ rance vis-à-vis notamment des autres religions. Il s’agit là de valeurs christiques respectées à la fois par la population et les politiciens. En se position­ nant clairement, en plaçant des limites, les Eglises nationales peuvent apporter un certain sentiment de soulagement au sein de la société», souligne encore le chancelier. Fondement juridique moderne Par ailleurs, la nouvelle législation simplifie les relations avec le canton qui ne perd pas pour autant son droit de regard. Avec le nouveau texte, le parlement cantonal a donné un fondement juridique solide et moderne à la poursuite des relations entre le canton et les Eglises. S’agissant du financement, il impose un renoncement de l’affectation de l’impôt des personnes morales aux cultes, et réserve celui-ci exclusivement aux pres­ tations sociales. Pour les paroisses, cela implique de faire la distinction dans leur comptabilité entre ce qui relève de la mission sociale et ce qui relève des cultes. A noter que certaines paroisses dans la partie alémanique, mais également dans la partie francophone comptent de nombreuses personnes morales parmi leurs contribuables. Il s’agira donc de voir quel impact ce changement de modèle de financement aura sur les activités sociales. Pour l’avenir, Daniel Inäbnit souligne l’importance pour les Eglises nationales de conserver leur mission sociale. Une mission qui a toujours existé et qui a toujours été la même. Il s’agit comme auparavant d’aider les plus faibles et les plus défavorisés au sein de la société, que ce soit en Suisse, en Europe ou dans le monde, puisque Refbejuso est une Eglise du monde. Une grande révision pour les catholiques L’Eglise nationale catholique-romaine a également dû opérer des changements suite à l’adoption de la nouvelle loi. Elle a dû réviser son règlement sur le personnel en se basant également sur la légis­ lation cantonale. «Notre organisation n’étant pas très ancienne, nous n’avions pas de bases organi­ sationnelles et juridiques très développées. La nouvelle loi est pour nous une impulsion, une occasion de développer notre structure et notre manière de travailler», souligne Regula Furrer, administratrice de l’Eglise nationale catholique-romaine. «Pour ce faire, nous avons mis sur pied le projet ‹Perspectives 2020› qui nous permet de modifier nos bases juridiques en nous dotant d’une nouvelle constitution. Le Synode doit exa­ miner les nouvelles propositions en juin. En prin­ cipe, cette loi devrait renforcer notre position au niveau cantonal.» Les changements sont moins importants pour l’Eglise catholique-chrétienne. «Notre Eglise étant plus petite, ses structures et son administration sont moins lourdes», souligne le curé Christoph Schuler. «Nous allons donc faire les adaptations nécessaires, réviser notre consti­ tution, mais de manière minimale. L’Eglise catholique-chrétienne est surtout satisfaite de voir ses 2,6 postes maintenus et de pouvoir être présente dans le canton de Berne dans les deux langues.» Nouveaux interlocuteurs Avec la mise en œuvre de la révision de la LEgN au 1. 1. 2020, le rôle assumé jusqu’ici par le délégué aux affaires ecclésiastiques du canton de Berne devient caduc. Ses fonctions seront reprises par l’Eglise. Les interlocuteurs des membres des conseils de pa­ roisse et du corps pastoral ne seront par conséquent plus les mêmes. Le Conseil synodal entend faire en sorte que la transition se fasse le plus en douceur possible. Les règles pour les paroisses: dès le 1. 1. 2020, les paroisses pour­ ront en principe continuer à s’adresser directement aux spécia­ listes respectifs de la Maison de l’Eglise, dans la mesure où leurs compétences auront été fixées. Le traitement de toutes les ques­ tions relatives aux rapports de travail entre les paroisses et le corps pastoral incombe aux pasteures régionales et pasteurs régionaux qui deviendront les premiers interlocuteurs dans ce domaine. Ils sont en effet au fait de chaque situation individuelle et peuvent apporter un soutien sur le terrain. En parallèle, et pour toutes les autres questions, le «bureau de renseignements pour conseils de paroisse» continuera à être l’«oreille» des paroisses. Et lorsque la situation sort de son champ de compétences, il clarifiera les ques­ tions avec d’autres spécialistes de la Maison de l’Eglise. Les règles pour les pasteures et pasteurs: les pasteures régio­ nales et les pasteurs régionaux constituent pour les membres du corps pastoral aussi la première instance à laquelle ils pourront s’adresser pour toutes les questions relatives à l’accomplissement de leurs tâches et aux collaborations sur le terrain. Pour les ques­ tions d’ordre administratif en revanche (par ex. décompte de salaires, questions au niveau des assurances sociales et de caisse de pension), ils devront s’adresser directement à l’Office des res­ sources humaines au sein de la Maison de l’Eglise. Les processus détaillés et les précisions relatives aux respon­ sabilités des différents acteurs sont en cours d’adaptation et se­ ront connus au plus tard le 1. 1. 2020. D’autres informations suivent.

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