ENSEMBLE Nr. / N° 30 - Juli / Juillet 2018

13 ENSEMBLE 2018/30 —– Dossier médecin d’une «planification en cas de mauvais temps»: un dialogue ouvert sur la façon dont la maladie évolue, sur le fait que la personne peut potentiellement en mourir, sur ce qui peut lui être proposé afin d’éviter qu’elle souffre – cela au lieu de passer frileusement sous silence le thème de la mort. La mort d’une patiente ne serait pas une défaite du médecin ... ... ni de la médecine en général. Une autre ca­ ractéristique, c’est qu’il y aurait des tarifs fixés pour la préparation à la fin de vie comme il en existe pour la préparation à l’accouchement. Nous sommes en train d’élargir l’offre de prestations ambulatoires de notre centre. Nous aimerions ren­ contrer plus tôt les patientes et patients atteints de maladies chroniques, et faire avec eux une planification préalable non seulement du suivi médical et des soins, mais aussi et surtout de leur environnement familier, qui joue un rôle très im­ portant pour une bonne fin de vie. Cela permet souvent d’aborder et de clarifier des questions dont on a peur de parler. Que peuvent faire les Eglises pour contribuer à améliorer la fin de vie? Nous avons constaté que les personnes vivent des expériences spirituelles quand elles sont tou­ chées physiquement ou par un autre stimulus sensoriel. La spiritualité devrait être comprise au sens le plus large possible et présentée par les Eglises comme un bien commun et non comme une spécificité religieuse. La doctrine chrétienne est très actuelle pour les questions touchant à la communauté et au vivre ensemble, surtout à l’approche de la fin de vie. Une tâche importante pour l’avenir et qui nous concerne tous serait de redéfinir quels sont les systèmes relationnels qui, à l’époque de la famille nucléaire, apportent un réconfort et un soutien suffisants. Dans ce domaine, les Eglises peuvent aider à resserrer les liens de la communauté et offrir un soutien orga­ nisationnel. A quoi pensez-vous concrètement? La question des centres de soins palliatifs est plus actuelle que jamais: les Eglises figurent sou­ vent parmi les organes responsables des établis­ sements de soins de longue durée et peuvent s’en­ gager à ce niveau. Par ailleurs, des aumônières et aumôniers sont intégrés dans les équipes mobiles de soins palliatifs aux côtés du personnel soignant et médical. Les Eglises peuvent inviter la popula­ tion à discuter des conceptions personnelles de la fin de vie: dans de nombreuses paroisses, j’ai vu des gens curieux d’esquisser spontanément une vision de la fin de leur existence et des conditions nécessaires à son bon déroulement. Les Eglises pourraient aussi proposer des cours sur la question de savoir: «comment, en tant qu’être humain, accepter d’être dépendant tout en se sentant pré­ cieux dans une société orientée vers la perfor­ mance?». Quelles sont les qualités permettant aux bénévoles de s’occuper de personnes en fin de vie? Les bénévoles apportent la fascination pour la rencontre avec des gens et leurs parcours de vie. La condition requise est qu’ils sachent faire preuve de modestie bienveillante, pour éviter qu’ils ar­ rivent avec des idées toutes faites. Les Eglises ré­ formées Berne-Jura-Soleure assurent une sélection et un encadrement de très bonne qualité des bénévoles. Celles et ceux qui s’inscrivent et sont acceptés se voient proposer différents cours d’in­ troduction organisés par les Eglises sur une base œcuménique. www.palliativzentrum.insel.ch ©zVg Steffen Eychmüller

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