ENSEMBLE Nr. / N° 32 - Oktober / Octobre 2018

17 ENSEMBLE 2018/32 —– Dossier Depuis trois ans dans le canton de Vaud, Climbing Church, une Eglise pas comme les autres, se rend régulièrement au pied des falaises et des murs d’escalade. Issue du mouvement évangélique, elle a pour ambition de témoigner de la foi auprès des grimpeurs. Par Nathalie Ogi Cette aventure peu ordinaire a débuté à l’automne 2015, à l’initiative de Stéphane Rossel, pasteur en lien avec la Fédération romande d’Eglises évangé­ liques et alpiniste. Ce moniteur d’escalade est éga­ lement le fondateur de l’Association pour l’Implantation d’Eglises de Maison. Il a réuni autour de lui une petite équipe d’alpinistes avides de nature et de partage. «L’idée est de rencontrer les gens sur la falaise. Dans le milieu de la grimpe, on trouve de nombreuses personnes intéressées par Dieu, mais elles ne se rendent pas à l’Eglise le di­ manche parce qu’elles sont précisé­ ment sur un lieu d’escalade», ex­ plique Nicolas Rouge, 33 ans, enseignant et ancien membre de l’Eglise évangélique à Lausanne. Une fois par mois, les membres de Climbing Church se retrouvent donc en divers endroits du canton, d’abord pour grimper, mais aussi pour partager l’Evangile ou un ins­ tant de prière. Avant tout des grimpeurs «Nous ne cherchons pas à recruter, ni ‹à vendre notre Jésus›. Notre but n’est pas de concurrencer les autres Eglises. Au contraire, nous ne souhaitons pas que des chrétiens nous rejoignent uniquement pour cette activité de grimpe. Pour nous, l’impor­ tant c’est juste de témoigner et de toucher des gens qui n’ont pas d’Eglise et qui ne connaissent pas Dieu», souligne encore le jeune moniteur Jeu­ nesse et Sport, par ailleurs directeur des camps de formation à l’alpinisme de la Ligue pour la lecture de la Bible. Pour être facilement reconnaissable et donner prétexte à la discussion, ces grimpeurs engagés arborent tous le même t-shirt frappé des lettres «QVTQJFPT?» (Traduisez: Que veux-tu que Jésus fasse pour toi?) Ce sigle surprend sur le ro­ cher, suscite des rires et permet de nouer le contact. En hiver ou par mauvais temps, la petite équipe se rend dans une salle d’escalade à Sottens. Comme partout ailleurs, les moments de partage surviennent le plus souvent après l’exploit sportif, autour d’un verre ou d’un repas. Eglise de maison D’autres rencontres ont lieu: une fois par semaine environ, les grimpeurs se retrouvent à la maison, dans l’appartement de l’un ou l’autre des membres de cette nouvelle Eglise. La réunion permet de réfléchir à un thème comme par exemple «com­ ment vivre en disciple de Jésus aujourd’hui». La soirée se poursuit généralement là-encore par un moment de prière ou de partage autour d’un texte. Pour Nicolas Rouge, il s’agit d’un retour aux sources: réunir des gens à domicile et favoriser le partage spirituel. Stéphane Rossel a initié ce type de rencontres il y a environ dix-huit ans mainte­ nant dans le canton de Vaud. «Nous ne distribuons pas de tracts. Pour moi, Jésus, c’est une révélation, quelque chose de personnel. Je vois ma foi comme une manière de vivre, même si je ne rejette pas le principe de l’enseignement et du culte tradition­ nel.» Avec son épouse, ce jeune papa a été envoyé par le pasteur de l’Eglise évangélique de Villars à Lausanne pour témoigner de la foi autrement. A noter que la plupart des membres de Climbing Church sont également issus des églises évangé­ liques. Certains d’entre eux étaient même parfois très actifs dans leur communauté. C L I M B I N G C H U R C H «C’est Jésus qui met un baudrier» Grimper avec la foi. Climbing Church. Mit dem Glauben hoch hinaus. Climbing Church.

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