ENSEMBLE Nr. / N° 33 - November / Novembre 2018

12 Dossier —– ENSEMBLE 2018/33 unterschiedlichen Ebenen und Gremien, die in der Gesellschaft wirkt. Sie kann wichtige Signale set­ zen, etwa wenn sie das «Haus der Religionen» unterstützt, ein Tandemprojekt der Landeskirchen für geflüchtete Personen fördert oder ein Paten­ schaftsprojekt gegen die Familienarmut mitträgt. Die Synode kann sich auch zu aktuellen poli­ tischen Themen äussern; so hat die Sommersynode 2015 eine Resolution zur Flüchtlingskrise ange­ nommen. F Depuis des siècles, le synode, aussi appelé concile, est responsable de rendre intelli- gibles les questions relatives à la doctrine et à la vie chrétiennes. Aujourd’hui, le synode re- flète la diversité des membres de l’Eglise. En- tretien avec Martin Sallmann, professeur d’his- toire contemporaine du christianisme et spécialiste des confessions à l’Université de Berne, qui évoque une «expression du sacerdoce universel». Interview par Gerlind Martin Parlez-nous des tout premiers synodes de l’histoire. Le concept vient du grec synodos, c’est-à-dire chemin conjoint, congrès, qui a pour équivalent le concilium latin. Dans l’ancienne Eglise, les deux termes servaient indifféremment à désigner l’as­ semblée des évêques des différentes paroisses, qui y traitaient de questions doctrinales et existen­ tielles. A l’origine, les assemblées synodales étaient régionales; l’arrivée de Constantin au pouvoir au IV e siècle marqua un tournant puisque les synodes, désormais convoqués par l’empereur lui-même, statuaient pour l’ensemble de l’Empire romain. Dans quel contexte le synode «réformé» est-il né? En tout cas, il n’est pas né en même temps que la Réforme. Le concile de Trente, convoqué et re­ tardé à plusieurs reprises, se déroula finalement entre 1545 et 1563; le schisme étant devenu irréversible, le concile prit des allures de réponse catholique à la réforme protestante. Pour les can­ tons réformés de la Confédération, les synodes constituèrent la pierre angulaire de l’implantation de la nouvelle foi: le corps pastoral se rassemblait sous la direction de l’autorité temporelle afin de débattre de l’unification de la doctrine et d’un modèle de vie en Eglise adéquat. A Berne, le pre­ mier synode se déroula en 1530, suivi par le synode de Berne en 1532. Malgré le manque de régularité et les interruptions, comme celle du XVII e siècle à Berne, les synodes sont devenus un signe caracté­ ristique des Eglises réformées. Comment le synode des pasteurs d’autrefois s’est- il transformé en parlement de l’Eglise? Au XIX e siècle, suite à la Révolution française, les rapports entre l’Eglise et l’Etat furent renégo­ ciés. La Régénération dota Berne d’une nouvelle constitution libérale, prévoyant un synode général composé de députés issus des chapitres; toutefois, seuls des pasteurs pouvaient être élus. Par ailleurs, le synode ne jouissait d’aucune autonomie de dé­ cision, puisqu’il était étroitement adossé au gou­ vernement qu’il assistait à la manière d’une com­ mission aux affaires ecclésiales. En 1846, la nouvelle Constitution prévit un synode ecclésiastique ainsi qu’une loi sur l’orga­ nisation ecclésiastique, qui entra en vigueur en 1852. Dès lors, pasteurs et laïcs siégèrent au synode. Ce dernier devint autonome pour régler les affaires intérieures de l’Eglise et obtint un droit de proposition et de préavis pour les affaires extérieures. En réalité, l’expression «parlement de l’Eglise» ne convient pas pour désigner le synode d’alors: c’était un organe ecclésial, qui endossait une fonction de direction spirituelle pour l’en­ semble de l’Eglise. Comment les collaborations – entre érudits et laïcs, entre hommes et femmes – se sont-elles dévelop- pées? Les statistiques sont éloquentes. La composi­ tion du synode n’était pas représentative de celle de la population. Les deux premières femmes à siéger au synode furent élues en 1946; en 1950, elles étaient cinq. Cette année-là, le synode était composé de 82 théologiens, 45 professeurs, 25 fonctionnaires et employés, treize agriculteurs, onze artisans et commerçants, six juristes, trois médecins, deux ingénieurs et deux ouvriers. Au­ trement dit, la classe ouvrière était complètement sous-représentée, les artisans et les commerçants n’étant pas beaucoup mieux lotis. Si l’on compare avec la liste des membres en 2018, on constate que les représentants de la classe ouvrière se comptent toujours sur les doigts de la main, mais que le nombre de femmes a largement augmenté (86 pour 111 hommes). Qu’est-ce qui a changé dans les relations entre le synode et le Conseil synodal? Depuis 1874, le Conseil synodal est conçu comme «l’autorité supérieure d’exécution, d’ad­ ministration et de surveillance de l’Eglise natio­ nale réformée évangélique». Alors qu’au début, il était étroitement lié au synode, désormais les deux entités se distinguent clairement par le nombre. Par ailleurs, elles sont certes des interlocutrices privilégiées, qui travaillent main dans la main, mais elles doivent aussi parfois traverser des conflits.

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