ENSEMBLE Nr. / N° 33 - November / Novembre 2018

14 Dossier —– ENSEMBLE 2018/33 Le Synode jurassien représente la partie francophone des paroisses au sein de l’Eglise réformée Berne-Jura-Soleure. Un rôle important pour cette minorité. Par Nathalie Ogi Le Synode de l’arrondissement jurassien des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure a une longue histoire derrière lui, évidemment liée à celle de la création du canton du Jura. Très tôt, la question jurassienne a occupé ses débats, mais l’organe délibérant a aussi su s’en distancier. Le 8 juin 1974, le Synode exprime sa volonté de «rester uni au-de­ là des résultats et conséquences du plébiscite du 23 juin», selon le fonds d’archives de l’Eglise ré­ formée jurassienne déposé au centre de re­ cherches et de documentation Mémoires d’Ici à St-Imier. Ce vœu sera respecté, mais l’Eglise juras­ sienne n’échappera pas à la tourmente. Depuis la création du canton du Jura, le Synode jurassien est l’un des 13 synodes d’arrondissement qui com­ posent l’Union synodale réformée évangélique Berne-Jura-Soleure. Les paroisses réformées du nouveau canton — Saignelégier, Delémont et Por­ rentruy — en font partie et y sont égales aux autres. Et alors que Moutier s’apprête à rejoindre le canton du Jura, la paroisse restera également membre de l’arrondissement. Concrètement, le Synode jurassien se réunit statutairement deux fois par année et compte 87 membres inscrits, élus par les assemblées de paroisse, explique son pré­ sident Pierre-André Lautenschlager. Chaque pa­ roisse compte au minimum deux délégués. Le Synode traite les propositions du Conseil synodal jurassien ou celles des paroisses. Lors de sa pro­ chaine session, il examinera notamment la ques­ tion de l’encadrement et du soutien des occupants du futur centre pour requérants d’asile déboutés qui devrait voir le jour sur le plateau de Diesse. Mais il se penche aussi sur les rapports d’activité de l’Eglise réformée jurassienne et les budgets de l’arrondissement. A l’occasion, l’organe législatif peut émettre des prises de position, comme ce fut le cas sur la question de la liberté de la presse protestante, ayant suivi le débat sur une photo controversée publiée par le Journal Réformés qui s’intéressait en février dernier aux orientations sexuelles. Dans ce cas, le Synode a soutenu ses rédacteurs. Une seule fraction francophone A l’inverse du Synode de Refbejuso, le Synode ju­ rassien ne compte pas de fractions différentes. Les francophones forment d’ailleurs une seule et même fraction au Synode de Refbejuso. Pour ses membres, il est important de se positionner en tant que tels dans une Eglise à majorité alémanique, relève Pierre-André Lautenschlager. Comme au Grand Conseil bernois, le Synode jurassien ras­ semble une minorité qui doit défendre sa place. De manière générale, les relations avec le Synode de Refbejuso, où la fraction jurassienne compte 13  délégués, sont plutôt sereines, même s’il faut rester vigilant, selon Pierre-André Lautenschlager. Il y a parfois des divergences, mais comme il en existe aussi entre l’Oberland et le Mittelland par exemple. Elles relèvent surtout du traditionnel cli­ vage ville-campagne. Actuellement, la priorité du Synode jurassien réside dans le maintien de la co­ hésion entre les paroisses. Une cohérence qui s’avé­ rera d’autant plus importante que les recettes de l’Eglise vont fortement diminuer lorsque les entre­ prises seront exonérées de l’impôt ecclésiastique. Les paroisses n’auront alors plus les moyens de gérer leurs affaires seules et devront collaborer davantage. Cela constituera pour elles et l’arron­ dissement un véritable défi à l’avenir. L E S Y N O D E J U R A S S I E N La voix des francophones Le Synode jurassien. Die jurassische Synode. ©Pierre Bohrer

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