ENSEMBLE Nr. / N° 35 - Januar / Janvier 2019

10 Dossier —– ENSEMBLE 2019/35 «LA PAROISSE EST UN EMPLOYEUR SOCIAL » INTERVIEW «DIE KIRCHE IST EINE SOZIALE ARBEITGEBERIN » INTERVIEW Sandra Moy est présidente du Conseil de paroisse de Tavannes et dirigera dès 2019 la paroisse fusionnée de Haute-Birse. Elle a expliqué son travail à ENSEMBLE. Par Nathalie Ogi Quel est le rôle d’une paroisse en tant qu’em­ ployeur? Cela dépend des employé-e-s. Les pasteur-e-s, par exemple, ne sont pas engagé-e-s de la même manière que les autres collaborateurs et collabo­ ratrices de la paroisse. C’est le canton qui attribue les pourcentages de poste et rémunère les membres du corps pastoral. Les paroisses sont quant à elles responsables de l’annonce, du recru­ tement, de l’entretien d’embauche, etc. Dès 2020, les compétences seront transférées de l’Etat à l’Eglise. S’agissant des autres employé-e-s, concierges, diacres, assistant-e-s de paroisse, se­ crétaires de paroisse ou sacristains et sacristines, ils sont recrutés par la paroisse, comme dans d’autres entreprises. Notre rôle est de gérer les salaires, les entretiens annuels, de répondre aux besoins en cas de conflit, de maladie. Combien d’employé-e-s compte votre paroisse? La paroisse de Tavannes emploie six personnes, dont un pasteur. Il s’agit de postes à temps partiels, avec souvent de petits taux d’occupation, ce qui complique la gestion du personnel. Nous comp­ tons une secrétaire à 40 %, une personne qui s’oc­ cupe à 30 % de la sacristie et de la conciergerie d’intérieur à la cure de Tavannes, un autre concierge à la chapelle du Fuet ainsi qu’un concierge d’extérieur à Tavannes payés tous deux à l’heure, un caissier à 10 %. Avec la fusion, nous nous sommes engagés à reprendre l’ensemble des employé-e-s des paroisses de Tavannes et Recon­ vilier et nous aurons 14 collaborateurs et collabo­ ratrices au total, avec des taux d’occupation diffé­ rents, des salaires horaires et mensuels. Et il y a aussi le Conseil de paroisse et une centaine de bénévoles pour la future paroisse de Haute-Birse. Quelle est la différence entre une paroisse et un employeur de l’économie privée? Sur le fond, il n’y a pas de différence. Nous sommes soumis aux mêmes règlements et légis­ lations: nous devons respecter la loi sur le travail. Mais la paroisse est un employeur plus social. Pour nous, les employé-e-s sont des êtres humains que nous connaissons ainsi que leurs familles. C’est ce qui varie et complique la tâche. Car on attend de nous un côté social, mais en même temps nous devons gérer le personnel comme une entreprise. Nous sommes à l’écoute en cas de problème, mais il peut arriver que nous devions rappeler les règles à respecter. Dans la paroisse, les employé-e-s sont engagé-e-s selon le barème du personnel du can­ ton. Nous sommes soumis aux contrôles de l’Office des affaires communales et de l’organisation du territoire et à ceux de la préfecture qui examinent par exemple la validité des contrats de travail. C’est le Conseil de paroisse qui gère ces affaires et le ou la président-e qui est le ou la chef-fe du per­ sonnel. Pour ma part, j’assumerai la présidence de la paroisse de Haute-Birse dès l’année prochaine. Le rôle de la paroisse en tant qu’employeur a-t-il évolué ces derniers temps? Pour nous, les choses vont surtout évoluer avec la fusion, car nous deviendrons la plus grande pa­ roisse de la région, au sein du syndicat de paroisses du Par8. Et pour moi, en tant que présidente, il s’agira de gérer un aussi grand nombre de colla­ borateurs et collaboratrices. Mon travail va dou­ bler s’agissant des entretiens d’évaluation. Il faut dire qu’en plus de ce travail bénévole, je suis em­ ployée à 70 % et que je suis aussi mère de famille. Je suis actuellement une formation d’assistante en gestion du personnel. Pour une paroisse de cette importance, il paraît en effet presque indispen­ sable d’acquérir des notions de gestion du per­ sonnel.

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