ENSEMBLE Nr. / N° 35 - Januar / Janvier 2019

11 ENSEMBLE 2019/35 —– Dossier Sandra Moy Comment se déroule l’engagement d’un pasteur ou d’une pasteure? Comme nous l’avons vu, l’Etat délègue l’enga­ gement des pasteur-e-s aux paroisses. Chez nous, les paroisses ont délégué cette tâche au syndicat du Par8 qui répartit les pourcentages. C’est aussi le Par8 qui fonctionne comme autorité d’engage­ ment. Il s’occupe de placer une annonce. Puis, une commission d’audition est mise sur pied avec le président du Par8, la secrétaire générale et le ou la présidente de la paroisse concernée par l’enga­ gement, ainsi que le pasteur pilote. Ensuite c’est le C8 (conseil du Par8) qui valide l’engagement. Ce qui est intéressant, c’est que les pasteur-e-s se partagent les services de piquet pour les services funèbres par exemple. Il y a aussi une répartition des cultes, des préparations au mariage, des bap­ têmes, etc. Chaque paroisse conserve un ou une pasteur-e attitré-e qui s’occupe du travail de proxi­ mité (visites, les manifestations paroissiales). Nous sommes un bon exemple. De nombreuses paroisses sont en difficulté face à la diminution des postes. Au sein du Par8, il nous a ainsi été possible de financer un pot commun et de sauver un 50 % de poste et donc éviter un licenciement partiel, ce qui aurait été impossible pour une seule paroisse. Les conditions de travail sont-elles au même niveau que dans l’économie ou dans l’Etat? Comme dans les entreprises privées, nous veil­ lons aussi à ce que nos collaborateurs et collabo­ ratrices aient tout l’équipement et le matériel nécessaires pour faire leur travail correctement. Il faut dire qu’à la différence d’une autre entre­ prise, leurs tâches ne sont pas sous la supervision quotidienne d’un ou d’une chef-fe: nos em­ ployé-e-s doivent donc être très autonomes, et cela nécessite également une grande confiance réciproque. La paroisse offre-t-elle des possibilités de forma- tion continue et d’évolution? La paroisse soutient financièrement toutes les formations continues en lien avec la paroisse ou l’Eglise. Et c’est aussi le cas pour les bénévoles (visiteurs et visiteuses, catéchètes). Sinon, il est vrai que les possibilités d’évolution au sein de la paroisse sont quasi inexistantes, étant donné qu’il n’y a pas de hiérarchie. Mais une personne peut éventuellement briguer le poste de président-e de paroisse ou une sacristine pourrait devenir secré­ taire de paroisse. Quelle est votre expérience personnelle en tant que présidente du Conseil de paroisse? C’est pour moi une expérience enrichissante. Professionnellement, j’occupe un poste de secré­ tariat et je n’ai donc pas de fonction dirigeante. J’apprends beaucoup dans cette activité et je peux souvent aussi transposer dans la paroisse ce que je vois dans les séances de direction par le biais de mon emploi de secrétaire. Par ailleurs, j’ai suivi la formation de conseiller ou conseillère de pa­ roisse de Refbejuso. J’ai aussi la chance d’avoir le soutien d’un Conseil de paroisse expérimenté. Et je pourrai bénéficier de la même aide des conseil­ lers en place à Reconvilier. Il est important qu’une présidente de paroisse ne se retrouve pas seule à diriger. Mon travail de bénévole représente faci­ lement 240 heures par année (présidence et autres activités de bénévole). J’évalue le poste à un taux d’occupation de 15 %. Quels sont les rapports entre les employé-e-s et les bénévoles? Chez nous les rapports entre employé-e-s et bénévoles sont très bons. La frontière est parfois délicate entre le travail bénévole et le travail rémunéré. Une paroisse fonctionne évidemment avec une part importante de bénévolat qu’il devient difficile de renouveler. Malheureusement, la société devient très individualiste et la jeune génération est moins intéressée à participer. Je pense que si nous n’arrivons pas à renouveler nos forces, nous aurons un réel problème d’ici quelques années. C’est pourquoi il est très important de tisser des liens avec les familles et les jeunes géné­ rations, tout en restant présent pour nos aîné-e-s. ©zVg

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