ENSEMBLE Nr. / N° 40 - Juli / Juillet 2019

18 Dossier —– ENSEMBLE 2019/40 A Bienne, cela fait six ans que la paroisse réformée de langue française propose aux per- sonnes âgées des promenades spirituelles. L’occasion de goûter un moment de partage et de rencontre, à l’écoute de son corps et de son esprit, tels les pèlerins d’Emmaüs. Par Nathalie Ogi «Le concept est né en 2013, partant de l’idée que les personnes âgées n’aimaient pas se promener seules, même en journée. Il s’agissait de leur per­ mettre de se regrouper pour une balade», explique Marianne Wühl qui accompagne et co-organise ces promenades spirituelles depuis le début. Huit promenades ont lieu chaque année. La distance parcourue se situe entre 1 et 4 km et la marche est toujours adaptée à la personne la moins rapide. «Nous nous promenons par tous les temps et de­ puis six ans, nous pouvons compter sur les doigts d’une main les fois où il a plu», explique encore cette secrétaire de paroisse et animatrice pour les aînés. Les organisateurs préparent l’itinéraire ainsi qu’un moment de partage pour la route. Il peut s’agir d’évoquer les personnages qui ont marqué la ville de Bienne au point de mériter une rue portant leur nom, mais aussi d’avoir une pensée pour un habitué des promenades actuellement malade, ou de proposer des devinettes, des rébus ou des charades, selon le quartier qui est visité ou la saison. Certains passages bibliques peuvent également être évoqués. «L’important est de don­ ner un fil rouge à la promenade.» En octobre der­ nier, la promenade spirituelle s’est ainsi déroulée en compagnie d’Ernst Zürcher, ingénieur forestier et professeur en science du bois et paroissien, dans la forêt de Beaumont. L’occasion pour la quaran­ taine de participants d’écouter chanter les arbres. Sortir et se faire du bien En général, ces promenades spirituelles réunissent une bonne quinzaine de personnes une fois par mois le lundi après-midi. L’âge des participants va de 75 ans à 95 ans. Il s’agit de personnes qui arrivent à marcher, mais l’objectif est surtout de leur donner envie de sortir, de se faire du bien en étant avec d’autres et en découvrant la ville. Partis pour la première fois de la place Centrale, les mar­ cheurs ont progressivement exploré tous les quar­ tiers de Bienne et découvrent souvent des chemins qu’ils n’avaient jamais emprunté auparavant ou par lesquels ils n’étaient plus passés depuis des années. Cette activité est bien entendue gratuite et ouverte à tout un chacun, mais rassemble le plus souvent des paroissiens de langue française. Le lieu de rendez-vous est toujours donné à proxi­ mité d’un arrêt des transports publics et la marche se termine près d’un autre arrêt. Souvent, les habitués vont spontanément boire un verre en­ semble après la balade et renforcent ainsi leurs liens. Certains participants se sont par ailleurs souvent portés bénévoles pour d’autres activités de la paroisse. «Ce projet, instauré par Jean-Marc Schoeni, nous a enthousiasmés et nous le trouvons très utile pour nos paroissiens qui ont parfois per­ du leur conjointe ou leur conjoint où qui vivent avec une personne sur le déclin. Nous prenons des nouvelles, nous les encourageons. Mais il y a aussi beaucoup de moments très joyeux, de rires, de plaisanteries et la vie semble plus légère lorsque l’on peut marcher ensemble», ajoute Marianne Wühl. On sait que la marche fait du bien et cela semble se vérifier sur les paroissiens âgés qui sont au nombre de 1100 sur l’ensemble du territoire de la paroisse biennoise francophone. B I E N N E Promenades spirituelles ©zVg L’objectif est de donner envie de sortir. Das Ziel ist es, Freude am Hinausgehen zu vermitteln.

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