ENSEMBLE Nr. / N° 43 - November / Novembre 2019

20 Fokus —– ENSEMBLE 2019/43 informations données par la responsable du cours, questions posées par les participantes et répon- ses –, tout le monde doit y mettre du sien et faire preuve de discipline. Sara Ghebray explique que l’interprète interculturelle ne traduit pas mot à mot, mais cherche à restituer le plus précisément le message tout en tenant compte de la culture et du contexte propres aux participantes, le but étant qu’elles comprennent le mieux possible des no­ tions qui leur sont inconnues. Il s’agit de les aider à utiliser au mieux les postures corporelles, les exercices de décontraction et de respiration pen­ dant leur accouchement. Et aussi de calmer leurs angoisses: selon le pays d’origine, provocation, césarienne et interventions médicales sont vues comme des atteintes à la nature des choses. Encourager les futures mamans Sara Ghebray et Doris Wyssmüller ont des années de cours Mamamundo à leur actif. Sara Ghebray, bernoise depuis une vingtaine d’années, est inter­ prète interculturelle et médiatrice. Elle est arrivée d’Erythrée avec un diplôme d’infirmière en poche. En Suisse, elle a suivi une formation d’assistante en soins et santé communautaire et en technique médicale. Grâce à sa formation antérieure dans le domaine de la médecine, à sa maîtrise de plusieurs langues et à sa connaissance de différentes cultures, elle parvient à réaliser des interpréta­ tions contextuelles vraiment utiles aux futures mères, surtout à celles qui viennent d’Erythrée et du Yémen. Quant à Doris Wyssmüller, elle est sage- femme, intervenante, cofondatrice et désormais codirectrice de l’association. A la clinique univer­ sitaire de gynécologie et d’obstétrique, elle est témoin au quotidien de la détresse de toutes celles qui, faute de maîtriser l’allemand, n’arrivent pas à exprimer leurs besoins et leurs craintes, et sont souvent dépassées par ce qui leur arrive en salle d’accouchement. C’est pour réduire la fréquence de telles situations qu’avec Anja Hurni, sa col­ lègue, elle a développé la formation Mamamundo, offerte à Berne depuis 2012, et à Bienne depuis 2017. L’association est financée en majeure partie par la Direction de la santé publique et de la pré­ voyance sociale (GEF), par les caisses d’assurance maladie (participation aux frais de santé), par les participantes elles-mêmes qui versent une contri­ bution symbolique, et par des donateurs; en 2019, le secteur ŒTN-Migration des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure s’est ajouté à la liste de ces der­ niers. Le concept de formation est homologué et peut être repris par d’autres cantons. L’effet mul­ tiplicateur est accompagné par Promotion Santé Suisse, qui distribue les ressources financières. «Si nécessaire, nous coachons les intéressés et partageons volontiers notre expérience», note M me Wyssmüller. mit den Neugeborenen feiern die Frauen ein Fest und erzählen von ihren Erfahrungen. Bei dieser Gelegenheit sammeln Kursleiterinnen und Über­ setzerinnen jeweils Reaktionen der Frauen zu Kurs und Geburt und freuen sich, wenn die Mütter über ihre Erfahrungen berichten. Weitere Informationen: www.mamamundo.ch F L’année dernière, 143 femmes ont assisté aux cours de préparation à l’accouche- ment proposés par Mamamundo. L’accès à l’in- formation et au secteur des soins est très res- treint pour qui ne parle pas bien allemand. Les sages-femmes et les interprètes interculturelles qui intervien-nent dans la formation jonglent entre douze langues tout au long des sept modules. Par Gerlind Martin Pour les futures mamans venues d’Angleterre, du Canada ou des Etats-Unis, il y a des formations en­ tièrement dispensées en anglais. Notre système de santé est aussi opaque pour elles que pour celles qui arrivent d’Afrique, d’Asie ou d’Europe du sud et de l’est. Lorsque les femmes enceintes ne parlent pas toutes la même langue, la formation est pluri­ lingue, mais pour que tout puisse être traduit – ©zVg Beispiel einer Kursteilnehmerin Senait ist als Minderjährige aus Eritrea nach Bern gekommen. Sie ist keine zwanzig, als sie schwan­ ger wird. Das ist ihr allerdings nicht sofort klar, die junge Frau denkt, sie sei krank. Senait lebt allein, der Freund ist weg, private Unterstützung fehlt. Im Ambulatorium der Universitären Psy­ chiatrischen Dienste Bern lernt sie Sara Ghebray kennen. Die interkulturelle Dolmetscherin be­ gleitet sie bei den Konsultationen und übersetzt. Sara Ghebray erkennt die schwierige Situation der werdenden Mutter und erzählt ihr von Ma­ mamundo. Es braucht manches Gespräch, bis Senait am Kurs teilnimmt. «Hier hat sie schnell Sicherheit gewonnen», erinnert sich die Dolmet­ scherin. Die Geburt verläuft gut und die Mutter stillt ihr Kind ohne Probleme. «Sie weiss viel und ist eine gute Mutter», freut sich die Dolmetsche­ rin. Heute lebt Senait allein mit ihrem Kind, hat mit Frauen «ihrer» Mamamundo-Gruppe Kontakt und besucht Deutschkurse bei der ISA (In­ formationsstelle für Ausländerinnen und Aus­ länderfragen Region Bern).

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