ENSEMBLE Nr. / N° 44 - Dezember / Décembre 2019

23 ENSEMBLE 2019/44 —– Dossier A U M Ô N E R I E Œ C U M É N I Q U E «Comme des frères et sœurs» apprivoiser, à connaître nos richesses et nos limites respectives. Ces personnes ont souvent beaucoup d’émotions et il s’agit pour nous d’apprendre à nous ajuster, à nous laisser déplacer par leurs questions, leur attitude. Ils nous invitent à nous décentrer, à nous regarder et à regarder les autres autrement, à écouter davantage nos intui­ tions.» Concrètement, il s’agit ensuite de mettre en place un travail de valorisation par une péda­ gogie d’objets symboliques, des couleurs et des formes faisant appel aux cinq sens afin de leur permettre d’accueillir en eux cette vie spirituelle. Décloisonner les structures La plupart des personnes handicapées sont chré­ tiennes. Mais il faut aussi s’adapter car d’autres ne sont pas croyants, mais participent tout de même à ces temps de célébration, tout comme des musulmans, des bouddhistes ou des personnes d’autres religions. Le travail effectué relève plus de l’accompagnement spirituel que de l’évangélisa­ tion. Ces personnes ont un grand besoin de reconnaissance, non pas de ce qu’elles font, mais de ce qu’elles sont. Certaines ont des facilités à en­ trer dans la société, grâce à leur famille ou leur entourage, et peuvent avoir des activités dans les paroisses. L’équipe d’aumônerie organise chaque année des célébrations d’Avent, de Noël et de Pâques. «Pour décloisonner un peu les structures et les personnes, nous invitons des chœurs, des chorales où chantent également les résidents. Cela permet de créer du lien et ce sont des occa­ sions d’intégration.» A noter que le service d’aumô­ nerie accompagne aussi les familles des personnes handicapées, lors de passages difficiles, comme un deuil ou une séparation. Il s’adresse aus­ si aux professionnels, qui effectuent généralement un magnifique travail très humain, et qui peuvent être touchés par exemple par le décès d’un résident dont ils s’occupaient depuis des années. Dans l’arrondissement du Jura et du Jura bernois, les personnes handicapées peuvent bénéficier des services de l’aumônerie œcuménique. L’objectif est de créer du lien, d’offrir une catéchèse et un accompagne- ment spirituel à ces personnes qui ont beau- coup à nous apprendre. Par Nathalie Ogi «Ce service est constitué de quatre personnes des deux Eglises, engagées chacune à 50%», explique François Brahier, doyen de l’équipe et membre de l’Eglise catholique. L’aumônerie spécialisée colla­ bore avec les paroisses catholiques et réformées du Jura, du Jura bernois et de Bienne. S’agissant des enfants, le service est présent dans les écoles spécialisées. «Ils souffrent généralement d’un han­ dicap ou d’un retard mental, mais également de troubles autistiques. Nous leur proposons une dé­ marche de catéchèse, souvent à la demande de la famille», précise le catéchiste professionnel. Grâce à un petit rituel utilisant de la musique, des chants, des figurines bibliques ou des bougies, il s’agira de sensibiliser et d’éveiller les enfants à la spiritualité. Certains demanderont par la suite des sacrements, comme la première communion ou la confirmation. «Pour moi, le handicap ne touche pas la foi ni le cheminement spirituel, au contraire, ces personnes sont souvent bien plus éveillées qu’on ne le pense», souligne François Brahier. Pour les adultes, l’AOPH se rend dans les ateliers, les appartements et les foyers protégés. «On propose des temps de recueillement.» L’objectif ici est de créer du lien avec ces personnes, parfois âgées, vivant également avec un handicap ou un retard mental ou avec des séquelles d’un accident. «Humainement parlant, nous sommes des frères et sœurs. Nous apprenons à nous découvrir, à nous ©Konrad Schneider ©Konrad Schneider L’équipe d’aumô­ nerie organise chaque année une célébration de Noël. Ces fêtes permettent de créer du lien et sont des occasions d’intégration. Das Seelsorge- team organisiert jedes Jahr eine Weihnachtsfeier. Diese bietet Raum zur Integration.

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