ENSEMBLE Nr. / N° 46 - März / Mars 2020

9 ENSEMBLE 2020/46 —– Dossier dir les cercles de soutien existants. Pour cela, elles doivent oser s’engager dans «l’amour du prochain et du plus lointain» («Nächsten- und Fernsten­ liebe»), ce que le sociologue autrichien Klaus Wegleitner décrit comme une qualité centrale dans les relations de soin. Créer des liens avec nos prochains et jeter des ponts vers les plus lointains permet d’élargir et de renforcer les réseaux de soutien, y compris les siens. L’idée directrice que les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure se sont donnée dans la Vision 21 reprend au fond le pro­ gramme des communautés bienveillantes: «Soi­ gner les héritages – ouvrir des espaces». Dans notre dossier, les exemples présentés dans les en­ cadrés montrent comment les paroisses mettent concrètement en œuvre cette idée. Conserver son importance Un important cercle de soin dans lequel l’Eglise s’engage intensivement et apporte son soutien est le réseau de soins palliatifs. Dans le cadre de la prise en charge globale des personnes gravement malades en fin de vie, les paroisses, par leur travail bénévole et leurs diverses offres diaconales et pas­ torales, fournissent des services indispensables­ et contribuent en particulier à renforcer les res­ sources spirituelles et religieuses de ces personnes. Le Conseil synodal entend donc continuer de construire une culture du soin commune avec et pour les personnes très âgées – dans les paroisses comme dans les institutions. Conformément aux «principes directeurs pour l’accompagnement spi­ rituel des personnes âgées et vulnérables», il s’agit de promouvoir une culture respectueuse des aînés qui permette aux personnes d’un âge très avancé ou atteintes de démence de se sentir intégrées et estimées, ce qui correspond à l’objectif fondamen­ tal des communautés bienveillantes: «Le plus im­ portant pour les personnes dépendantes, c’est qu’elles restent importantes aux yeux des per­ sonnes qui sont importantes pour elles, aux yeux des autres. C’est cela que l’on entend par partici­ pation», souligne Thomas Klie. Villeret, une paroisse soucieuse de sa communauté Matteo Silvestrini * – A Villeret, la tradition est d’organiser neuf repas et une sortie pour les aînés du village, tout horizon confes­ sionnel confondu. Cette année, des élèves de l’école secondaire de Villeret-Cormoret-Courtelary suivent leur cours d’école mé­ nagère dans la cuisine de la cure, le collège étant en rénovation. Les jeunes préparent aussi à manger et font le service à table pour les aînés. Cela crée une excellente ambiance, les jeunes ayant plaisir à travailler pour nos aînés heureux de voir cette jeunesse serviable. Nous pensons proposer à ces élèves de venir servir quelques repas, même après la rénovation du collège! Cette expérience a montré que la paroisse, grâce à ses infrastruc­ tures, sa présence et ses bénévoles, a permis l’émergence d’un cercle vertueux, fait d’échanges et de partages. Les gens res­ sentent des sentiments positifs, se sentent compris, pris en charge et en quelque sorte soignés. Ces mêmes sentiments de reconnaissance, nous les percevons dans d’autres activités so­ ciales, culturelles et spirituelles. Nous avons parfois vécu des moments forts, où nous avons pu soigner les besoins des uns et des autres dans une grande simplicité. Nous ne devons pas sous-­ estimer l’impact de notre présence pour notre population, mal­ gré la période de crise et de remise en question que nous vivons par ailleurs. Nous avons toujours la possibilité d’offrir un lieu de rencontre qui fait du bien et qui permet à celles et ceux qui le peuvent, de prendre soin et de se sentir pris en charge! * Pasteur à Villeret ©Keystone /Gordon Welters Une bonne qualité de vie jusqu’à la fin: des personnes atteintes de démence en visite dans un musée. Ein gutes Leben bis zum Ende: Menschen mit Demenz bei einem Museumsbesuch.

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