ENSEMBLE Nr. / N° 47 - April / Avril 2020

17 ENSEMBLE 2020/47 —– Dossier tiennes. L’armée suisse a bien l’intention d’intro­ duire un aumônier musulman, mais cela ne s’est toujours pas concrétisé jusqu’ici, souligne Michael Braunschweig. La question se pose aussi dans les hôpitaux, où rien n’est prévu pour les personnes athées ou sans confession. Respect des religions minoritaires La manière parfois inégalitaire dont l’Etat tient compte des religions mérite aussi un détour. Ainsi, l’islam est souvent au centre du débat car les mu­ sulmans participent à la société en tant que citoyens politiques et réclament des droits ainsi qu’une forme de reconnaissance. Un processus a été lancé dans le canton de Berne, où les musulmans repré­ sentent 6,6% des différentes confessions, mais le chemin pour parvenir à cette reconnaissance est difficile. Les musulmans sont souvent en effet re­ groupés en association ethniques et non transeth­ niques. Attribuer une reconnaissance publique à une association albanaise plutôt qu’à une associa­ tion islamique pourrait engendrer des conflits. De manière générale, la situation est très com­ pliquée car en Suisse, chaque canton s’organise différemment. Ainsi à Bâle, les alaouites ont obtenu une reconnaissance publique, de même que deux autres petites communautés chrétiennes. Mais ce sont surtout les problèmes rencontrés dans la vie quotidienne qui doivent trouver des solutions. Ain­ si en cas de décès, il s’agit d’observer les rites et préserver le respect envers les personnes d’autres religions. On a ainsi réservé des carrés spécifiques dans les cimetières. A Berne, le cimetière de Bremgarten a été le premier en Suisse à accueillir les cinq principales religions du monde. Abordée par l’exposition, cette question devrait nourrir les sensibilités et les consciences sur ces aspects. Tables rondes Les tables rondes aborderont des thèmes comme les relations religion-Etat dans le cadre du droit constitutionnel cantonal. Il faut savoir que les can­ tons ont des liens très différents avec les religions. Vis-à-vis des religions publiques, les cantons esti­ ment en général que la reconnaissance dans le droit public s’accompagne d’obligations, comme une organisation démocratique, la publication des finances, le respect des valeurs de l’Etat et de la société, l’égalité des sexes, etc. Mais il en va tout autrement pour les autres communautés religieuses qui s’organisent dans le droit privé, en tant qu’association. Le droit d’asso­ ciation est très libéral en Suisse, et ces commu­ nautés peuvent donc s’organiser comme elles le veulent. Les seules limites que leur pose l’Etat relèvent du droit pénal. Certains pensent que des limites et des interdictions plus strictes devraient être posées. Cela a notamment été le cas lors du débat sur l’interdiction des minarets en Suisse. L’exposition présentera aussi la situation du can­ ton de Berne sous un angle juridique, avec sa nou­ velle loi sur les Eglises nationales. Une expo pour tous A l’heure où le rôle des Eglises dans la société est en train de se transformer profondément, ce type de manifestations est important, estime Michael Braunschweig. Il est crucial pour les Eglises de rechercher de nouveaux partenaires, comme le Forum politique où elles peuvent se présenter en Le vernissage aura lieu le 27 mai et l’exposition prendra fin à la mi-décembre. Elle devrait inté­ resser tout le monde. Car les thèmes abordés ne se concentrent pas seulement sur les reli­ gions, mais aussi sur des personnes sans confes­ sion. En marge de cette manifestation, on pour­ ra par ailleurs assister à des projections de films. Certaines activités sont également prévues pour les écoles. www.polit-forum-bern.ch/fr/expositions ©Stadtgrün Bern Faire preuve de respect envers les autres religions: avec le Jardin de Bouddha, la ville de Berne a été la première ville suisse à créer un cimetière bouddhiste. Anderen Religionen den gebührenden Respekt erweisen: Mit dem «Buddha- Garten» schuf die Stadt Bern als erste Schweizer Stadt ein buddhistisches Grabfeld.

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