ENSEMBLE Nr. / N° 48 - Mai / Mai 2020

28 Fokus —– ENSEMBLE 2020/48 müssen wir davon ausgehen, dass jede Person, die uns gegenübersitzt, LGBTI sein könnte. Wie kann das Thema LGBTI in der Schweiz prä- senter werden, so dass Betroffene sich leichter dazu bekennen können? Zuerst einmal müssen wir unsere gängigen Vorstellungen hinterfragen. Beziehungen zwi­ schen Mann und Frau sind nur eine Art, wie man zusammenleben kann. Dann müssen wir unserem Gegenüber Offenheit signalisieren. Wie geht das? Wenn ich eine geflüchtete Person frage, ob sie verheiratet ist, signalisiere ich bereits ganz klar, dass ich von heterosexuellen Beziehungen aus­ gehe. Frage ich sie, ob sie in einer Partnerschaft lebe, ist dies bereits neutraler formuliert, aber bedeutet noch keine Offenheit. Erst die Frage «Hast du einen Partner oder eine Partnerin?» zeigt meinem Gegenüber: «Du bist willkommen, egal, wie du bist.» F R E Q U É R A N T E S E T R E Q U É R A N T S D ’ A S Y L E L G B T I «Ma famille me tuerait» Les personnes qui fuient leur pays en raison de leur orientation ou de leur identité sexuelles doivent relever de nombreux défis. L’une d’elles, ainsi qu’un collaborateur de Queeramnesty, s’expriment à ce sujet. Par Selina Leu* Robin**, vous avez quitté la Turquie parce que vous étiez attiré par les hommes. Comment avez-vous vécu votre orientation sexuelle dans votre pays? Queeramnesty hat zusammen mit «Asile LGBT» einen Praxisleitfaden «für eine auf Integration und Gleichbehandlung ausgerichtete Aufnah­ me von geflüchteten LGBTI-Menschen» heraus­ gegeben. LGBTI steht für lesbische, schwule, bisexuelle, trans- und intergeschlechtliche Menschen. Am 5. Mai sind Robin und Elisha Fringer im Haus der Kirche zu Besuch und geben einen vertieften Einblick in die Thematik. Weitere Informationen unter www.refbejuso.ch/agenda Au Kurdistan, personne ne savait que j’aime les hommes, pas même mes parents. S’ils avaient appris mon homosexualité, je n’aurais plus été qu’une merde pour eux. Ils m’auraient tué, ou tel­ lement fait pression sur moi que je me serais sui­ cidé. Vous venez d’une grande métropole. Y a-t-il des possibilités d’y vivre ouvertement son homosexua- lité? Non. Beaucoup de gens n’assument pas leur orientation sexuelle par peur de la réaction de la société. C’est pourquoi aujourd’hui encore beau­ coup se suicident. En 2016, vous êtes arrivé en Suisse. Est-ce que tout est désormais plus facile pour vous? Non, ici non plus je n’ai pas révélé mon homo­ sexualité. J’ai peur que mon entourage en Suisse ait des contacts dans mon pays et que ma famille apprenne ainsi mon homosexualité. Elisha Fringer, vous travaillez comme bénévole pour Queeramnesty, vous mettez en contact des réfugié-e-s LGBTI et les accompagnez dans leurs démarches administratives. Quels sont les princi- paux défis qui se posent à ces personnes? Elles emportent avec elles un fardeau d’expé­ riences négatives de leur pays. En Suisse, elles ne peuvent pas simplement s’en débarrasser. Ici aus­ si, la question de l’homosexualité est largement occultée, comme dans leur pays d’origine. Beau­ coup sont ainsi inquiètes. Selon des estimations, les personnes LGBTI repré- senteraient de 10 à 15% de la population. C’est exact. C’est pourquoi nous devons partir du principe que chaque personne assise en face de nous pourrait être LGBTI. Comment attirer l’attention sur la situation des LGBTI en Suisse afin que ces personnes puissent plus facilement s’affirmer? Tout d’abord, nous devrions remettre en ques­ tion nos préjugés. Les relations homme-femme ne sont qu’une manière de vivre ensemble. En­ suite, nous devons manifester notre ouverture à l’autre. Par exemple, si je demande à quelqu’un: «As-tu un ou une partenaire?», cela lui montre que: «Tu es le ou la bienvenu-e, tel-le que tu es.» * Collaboratrice service Migration ** Nom modifié Conseil de lecture: Réfugié.es LGBTI – les­ biennes, gays, bisexuel.les, transgenres et in­ tersexes. Guide pratique pour un accueil inclu­ sif et égalitaire. LGBTI signifie lesbiennes, gays, bisexuel.les, transgenres et intersexes.

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