ENSEMBLE Nr. / N° 50 - Juli / Juillet 2020

15 ENSEMBLE 2020/50 —– Dossier F Le nouveau concept pour les activités d’édu­ cation religieuse vise à rendre la relation entre le baptême et la confirmation plus souple qu’auparavant – et à abolir leur relation condi­ tionnelle. Par Matthias Zeindler* L’art. 63 al. 2 du Règlement ecclésiastique stipule: «La confirmation présuppose, en principe, le bap­ tême. La pasteure ou le pasteur peut accorder des exceptions pour des motifs d’accompagnement spirituel.» Cette réglementation reflète d’une part la compréhension réformée qui prévoit la confir­ mation comme étroitement liée au baptême puisqu’elle est l’expression de son appropriation et de sa confirmation consciente, mature et publique. Ce rapport a des causes historiques liées à l’oppo­ sition aux anabaptistes, il est cependant encore justifié du fait que le baptême des enfants est lar­ gement répandu. A l’origine, la confirmation per­ mettait d’être admis à la cène. Il s’agit donc d’une structuration dont les raisons sont «exogènes» et qui n’existe plus depuis le dernier quart du 20 e siècle. Depuis la Réforme, les sens de la confirma­ tion et de la confirmation du baptême ont acquis de nouvelles dimensions clôture du chemin de la catéchèse, rite de passage vers l’adolescence, bé­ nédiction, obtention des droits civiques, admission au statut de parrain ou marraine, encouragement à participer à la vie de la paroisse, etc. Ces significations sont décrites dans toutes les Eglises réformées nationales avec des pondéra­ tions différentes. C’est la raison pour laquelle, il est permis de supposer que la stricte structuration chronologique et conceptuelle du baptême et de la confirmation découle également de raisons historico-sociologiques. Elle reflète le parcours bio­ graphique du citoyen ordinaire à une époque où chaque Européen (réformé) baptisé était confirmé au seuil de l’âge adulte. Cette sociologie homogène est révolue depuis longtemps. Si l’enchaînement baptême-confirmation est avant tout motivé par des raisons historiques, il est temps de concevoir ce lien avec plus de souplesse. La raison principale pour renoncer au baptême comme condition à la confirmation est l’absence dans le Règlement ecclésiastique de l’aspect de la confirmation du baptême. En outre, vient s’y ajou­ ter le risque de voir l’ordre chronologique créer un malentendu lié au besoin de compléter le bap­ tême en ce sens que ce dernier devrait nécessai­ rement être complété par son appropriation consciente dans la confirmation. Il s’agirait cepen­ dant dans ce cas d’une dévalorisation théologique regrettable du baptême. Le baptême est la célé­ bration unique et publique de l’accueil des bapti­ sés dans l’alliance avec Dieu et dans la commu­ nauté chrétienne. Il s’agit d’une célébration à part entière qui n’a pas besoin d’être complétée par une célébration de confirmation personnelle. En clair: les chrétiennes et les chrétiens sont baptisés, mais ne doivent pas être confirmés. D’un point de vue théologique, le baptême prime résolument sur la confirmation. «Lien intime» du baptême et de la confirmation Le concept de pédagogie de la religion parle du «lien intime» du baptême et de la confirmation au lieu d’évoquer le baptême comme condition à la * Responsable du secteur Théologie des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure Les jeunes non bap- tisés pourraient-ils être conduits au baptême et les jeunes baptisés à la confirmation au cours d’une seule et même célébration? Könnten in ein und derselben Feier ungetaufte Jugend- liche zur Taufe und getaufte Jugendliche zur Konfirmation ge- führt werden? ©Michael Stahl

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