ENSEMBLE Nr. / N° 53 - November / Novembre 2020

10 Dossier —– ENSEMBLE 2020/53 L’Eglise Christ Covenant Ministry à Bienne accueille des migrants venus de toute l’Afrique. Elle leur ouvre ses portes pour y partager la parole de Dieu, mais aussi et surtout pour leur tendre la main en leur offrant un espace où ils peuvent se sentir en sécurité, partager leurs problèmes et obtenir de l’aide spirituelle et psychosociale. Par Maria Vila Etablie en 2012 par l’évangéliste Charles Ibekwe, l’Eglise Christ Covenant Ministry est la concréti­ sation d’une vision qui vient de loin. Né au Nige­ ria, Charles a senti l’appel de Dieu à quinze ans, une vocation confirmée par sa mère, croyante charismatique, qui l’a encouragé dans sa voie de prédicateur. Après des études dans un séminaire catholique et un diplôme universitaire en com­ munication de masse obtenu dans son pays, il a pu réaliser le rêve de beaucoup de ses compa­ triotes de chercher un avenir en Europe. En 2000, guidé par la croix du drapeau suisse, «un signe exerçant depuis longtemps une sorte de magné­ tisme», il s’est installé à Bienne. Aujourd’hui, l’Eglise Christ Covenant Ministry, dont le but est de rassembler tout le monde autour du Christ et de motiver et inspirer les gens pour qu’ils gardent leur foi et leur confiance, compte entre 80 et 100 membres. Ils viennent de toutes les régions de l’Afrique, créant une communauté multilingue. Charles Ibekwe leur parle en anglais et sa femme Sandrine traduit ses propos en fran­ çais. Les week-ends ils se réunissent pour le culte dominical et l’école du dimanche et pendant la semaine ils se rencontrent deux soirs pour la prière et les études bibliques. De plus, un vendredi par mois ils célèbrent une veillée nocturne. Soutien spirituel et social Outre les services religieux, y compris les bap­ têmes, mariages et funérailles, l’Eglise est là pour aider les gens. La plupart de ses membres vivant des situations difficiles, soit comme demandeurs d’asile, sans-papiers ou chômeurs, il s’agit de leur procurer des informations qui facilitent leur inté­ gration, de les assister avec la recherche d’avocats, de leur rendre visite à l’hôpital ou en prison, ou de leur fournir un accompagnement spirituel en étant à leur écoute. Toujours avec ce même objectif de rassembler au-delà des différences, l’Eglise Christ Covenant Ministry entretient également des relations avec les autres communautés religieuses par le biais d’échanges théologiques, d’activités avec les Eglises nationales, de conférences ou de l’invita­ tion d’orateurs d’autres confessions ou d’autres pays. Or, tout ceci est accompli bénévolement. Mis à part une contribution financière annuelle des Eglises réformées Berne-Jura-Soleure, Charles Ibekwe et sa femme fournissent ces prestations sans aucune rémunération. Parents de deux gar­ çons, lui travaille dans la logistique et elle comme masseuse thérapeutique. Malgré son fort engagement social dans la vie biennoise, visible à des évé­ nements tels que la Braderie, cette Eglise de migrants n’a reçu, à ce jour, aucune reconnaissance de la Ville, si ce n’est le permis d’exploitation de leur local comme établissement ecclésias­ tique, un local dont la rénovation a été financée avec leurs propres fonds. Son souhait, explique Charles Ibekwe, serait de disposer d’assez de ressources pour pouvoir se consacrer pleinement à sa vocation: tendre la main aux gens qui se tournent vers l’Eglise pour y trouver un réconfort, être en communication et prier avec eux, les aider à trouver des solutions. «Le plus je reçois de support, le plus je peux aider. On donne ce que l’on a», conclut-il. L ’ É G L I S E C H R I S T C O V E N A N T M I N I S T R Y Un lieu où puiser des forces Guidés par la croix du drapeau suisse: l’Eglise Christ Covenant Ministry compte entre 80 et 100 membres. Vom Schweizer Kreuz geleitet: Die Christ Covenant Ministry hat zwischen 80 und 100 Mitglieder. ©zVg