ENSEMBLE Nr. / N° 53 - November / Novembre 2020

14 Fokus —– ENSEMBLE 2020/53 que certains dirigeants préfèrent fermer les yeux sur de telles pratiques au lieu de prendre des mesures simples pour les éviter. En tant que dirigeant d’une PME, pourquoi soute- nez-vous l’initiative? En tant qu’entrepreneur, assumer mes respon­ sabilités, tant envers mes collaborateurs qu’envers mes clients ou mes partenaires d’affaires, est pour moi une évidence. Cela devrait aussi être le cas pour les multinationales actives à l’international. En Suisse, les petites et moyennes entreprises (PME) doivent respecter de nombreuses normes. Il n’est pas normal que certaines multinationales refusent d’assumer un minimum de leurs respon­ sabilités en termes de droits humains et d’envi­ ronnement lorsqu’elles agissent à l’international. L’initiative vise donc avant tout les pratiques irresponsables de certaines multinationales, tout en excluant les PME. Cela me semble relever du bon sens. C’est pourquoi je m’engage au sein de ce comité composé de plus de 250 dirigeants d’entreprises. En tant que representants du tissu economique helvetique, il nous importe que la Suisse reste une place economique attractive. Pour cela, le respect des normes internationales en termes de droits humains et d’environnement est fondamental, et il n’est pas normal que certains grands groupes se croient suffisamment puissants pour outrepasser ces principes élémentaires, et qu’ils puissent agir de la sorte en toute impunité. Qu’est-ce que l’initiative apporterait à l’économie suisse? Président-directeur général des librairies Payot, Pascal Vandenberghe est membre d’un comité d’entrepreneurs en faveur de l’initia- tive pour des multinationales responsables. Il s’engage au sein de ce comité afin que la Suisse reste une place économique attractive. Par Nathalie Ogi Pascal Vandenberghe, quelles sont les demandes de l’initiative pour des multinationales respon- sables? L’initiative ne demande pas la lune, mais sim­ plement que les droits humains et de l’environne­ ment soient respectés par les multinationales basées en Suisse. Jamais elles ne se permettraient des abus ici, alors pourquoi le font-elles en toute impunité à l’étranger? C’est simple: lorsqu’un grand groupe commet un dommage, lorsqu’il s’ap­ puie sur le travail des enfants ou pollue une rivière par exemple, il doit rendre des comptes. On parle ici de dommages graves, comme des pertes de la vue et de brûlures graves par suite de l’exposition à des produits toxiques, ou des expulsions vio­ lentes et forcées de terres. Tout entrepreneur a des responsabilités à assumer, et il est inacceptable «L’ INITIATIVE RELÈVE DU BON SENS » UNE PME QUI PREND SES RESPONSABILITÉS «DIE INITIATIVE MACHT SINN » EIN KMU ÜBERNIMMT VERANTWORTUNG «La Suisse demeurera une place attractive pour les multinationales.» ©Pierre-Michel Delessert Pascal Vandenberghe

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