ENSEMBLE Nr. / N° 55 - Januar / Janvier 2021

25 ENSEMBLE 2021/55 —– Dossier I N V E S T I R – M A I S C O R R E C T E M E N T Investissements non intéressés dans les pays en développement. Lorsqu’un inves­ tisseur s’adresse à Oikocredit, il fait consciemment le choix d’un investissement avec un rapport mo­ deste au niveau financier mais à fortes retombées sociales. Il choisit ainsi de donner aux personnes défavorisées un bon moyen d’agir, afin de sortir de la pauvreté. Le dividende annuel dépend du résultat d’Oikocredit International et s’élève au maximum à 2%. Cette année, toutefois, avec la crise sanitaire, aucun dividende n’a pu être versé et cela sera certainement à nouveau le cas en 2021. Soutien aux femmes A la fin 2019, 38,2 millions de personnes avaient bénéficié d’un prêt octroyé par un partenaire d’Oikocredit International: 86% d’entre elles étaient des femmes et 63% des bénéficiaires provenaient d’un milieu rural. Dans le domaine de l’énergie renouvelable, 52 000 foyers ont eu accès à l’énergie propre. C’est ainsi qu’en Afrique, ces investisse­ ments ont permis d’équiper de nombreux foyers de panneaux solaires, permettant d’alimenter char­ geurs de téléphone, lampes, radios ou télévisions, explique Julien Pidoux. Oikocredit retire son sou­ tien financier dès qu’une entreprise obtient de bons résultats. Cela a été le cas par exemple avec Yalelo, une entreprise d’aquaculture en Zambie. Depuis l’investissement initial en 2014, la produc­ tion de cette société a été multipliée par six, contri­ buant ainsi à la sécurité alimentaire du pays. Elle a quadruplé le nombre de ses employés qui sont 800. Investir son argent de manière équitable, en soutenant la prise de responsabilité des personnes et en préservant l’environne- ment. C’est ce que propose Oikocredit. Par Nathalie Ogi Fondée il y a une quarantaine d’années à l’initia­ tive du Conseil œcuménique des Eglises, la co­ opérative Oikocredit est active au niveau mondial. Elle encourage les particuliers, Eglises et autres institutions à partager leurs ressources par le biais d’investissements socialement responsables afin d’offrir, grâce à des crédits, un pouvoir d’action aux plus démunis. Il faut savoir qu’aujourd’hui dans le monde près de 1,7 milliards de personnes n’ont pas accès aux services financiers les plus élémentaires. Sans système de crédit ni d’épargne, ces populations ont peu de chances de démarrer une entreprise ou d’améliorer leurs conditions de vie. «Plutôt que de faire un simple don, l’idée est de prêter de l’argent à une personne, et par là- même de lui permettre de retrouver confiance», explique Julien Pidoux, responsable de la commu­ nication à Oikocredit Suisse Romande. Créée dans les années 1970 par des protestants et catholiques de Genève et Lausanne, cette antenne d’Oikocre­ dit International compte actuellement près de 800 membres provenant de tous les cantons romands. Fonctionnant essentiellement grâce à l’aide de bénévoles, elle recherche des investisseurs auprès de diverses communautés, associations, paroisses ainsi que de particuliers sou­ cieux d’offrir aux moins favorisés de notre planète un développe­ ment durable, équitable et har­ monieux. Les domaines concer­ nés sont la finance inclusive (microfinance et comptes épargne notamment), l’agricul­ ture ainsi que le développement durable. Il est possible d’investir dès 250 francs. A ce jour, le mon­ tant total investi par les membres d’Oikocredit Suisse Romande s’élève à plus de 13 millions de francs. «La majorité sont de pe­ tits investissements», souligne Julien Pidoux. En général, un prêt de 10 à 500 euros suffit à répondre aux besoins de finan­ cement pour lancer une affaire 86% des bénéficiaires sont des femmes: une plantation de thé à la Karongi Tea Factory, une entreprise fami- liale au Rwanda. 86 Prozent der Begünstigten sind Frauen: Auf einer Teeplantage der «Karongi Tea Factory», eines Familienbe- triebs in Ruanda. © Opmeer Reports

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