ENSEMBLE Nr. / N° 56 - März / Mars 2021

15 ENSEMBLE 2021 /56 —– Doss i er relate Daniel Winkler. Il est important «de ne pas simplement couper les ponts avec ces personnes». Des privés cherchent donc des solutions alterna­ tives, en particulier pour celles et ceux qui sont destinés à vivre pendant des années dans les struc­ tures de l’aide d’urgence. Aujourd’hui, dans le canton de Berne, près de 140 personnes vivent chez des privés plutôt que dans un centre de retour. Les coûts engendrés sont dans ce cas souvent pris en charge par un large cercle de soutiens. Mais pour Daniel Winkler, il est clair que l’Eglise doit aussi s’engager à l’échelon supérieur pour les requérants déboutés et leur donner une voix. «Ces personnes vivent souvent durant des années dans des conditions inhumaines. L’aide d’urgence était au départ pensée comme une solution transitoire, et jamais à long terme.» Aujourd’hui, la population n’a que peu conscience des conditions dans lesquelles ces gens doivent vivre au sein de notre société, selon le pasteur. «Il est important que la société prenne connais­ sance de la problématique de l’aide d’urgence à long terme et exerce une pression sur le politique. C’est seulement ainsi qu’on verra un change­ ment.» Et plusieurs exemples montrent que ce chan­ gement est possible. Il y a deux ans, une coalition de différents acteurs a empêché que le canton de Berne ne loge tous les requérants déboutés dans un lieu isolé sur la montagne de Diesse, au-dessus du lac de Bienne. Le canton devra éga­ lement à l’avenir prendre à sa charge les coûts d’entretien des personnes logées chez des privés – une décision que le Grand conseil a prise sous l’impulsion de cette alliance. «Des petits pas», dit Daniel Winkler, «mais c’est toujours ça.» L’Eglise doit aussi s’engager à l’échelon supérieur pour les requérants déboutés. Après la neuvième année, c’est fini: les jeunes de l’aide d’urgence n’ont pas droit à une forma- tion professionnelle. Nach der neunten Klasse ist Schluss: Jugendliche in der Nothilfe haben kein Recht auf eine Berufsausbildung. ©Mauro Mellone