ENSEMBLE Nr. / N° 56 - März / Mars 2021

9 ENSEMBLE 2021 /56 —– Doss i er fance. A long terme, les coûts socio-économiques de ce système sont élevés. Cette réalité ne correspond pas aux idées de 2008. Même si les réflexions de politique migra­ toire qui ont mené à l’introduction du système d’aide d’urgence sont compréhensibles, l’Eglise estime que ses conséquences concrètes sont inac­ ceptables. L’hypothèse qu’«ils finiraient bien par partir» ne s’est pas confirmée. Nous sommes face à un système dysfonctionnel qui provoque des dommages «collatéraux» inacceptables. Un chan­ gement s’impose. Malgré ce constat, les autorités nationales et cantonales ont fait preuve de peu d’ouverture jusqu’à présent. «Ils doivent partir, un point c’est tout», nous répondent-elles en boucle quand nous abordons la question. Cette réponse est insuffi­ sante. Bien sûr, les Eglises n’ont pas de solution toute prête: il n’est pas question d’«amnistier» tout le monde ni d’octroyer des autorisations pour cas de rigueur après deux ou trois ans de séjour, sauf à créer de nouveaux problèmes. Cependant, si les situations étaient réglées en tenant compte du contexte et du pays d’origine, beaucoup de souf­ frances pourraient être évitées. Voici quelques propositions: Pour certains pays, tels que l’Erythrée, les au­ torités devraient se documenter avant de se pro­ noncer. La guerre civile en Ethiopie, dans laquelle l’Erythrée est aussi impliquée, pourrait constituer une excellente occasion de réévaluer la situation sans perdre la face. Les critères d’octroi d’une autorisation de sé­ jour pour cas de rigueur sont beaucoup trop stricts et certains cantons les interprètent encore plus strictement que la loi ne le prévoit. Les autorisa­ tions doivent être accordées rapidement, en par­ ticulier s’il s’agit d’enfants, afin d’éviter des dom­ mages irréparables. Les possibilités ouvertes par l’aide au retour devraient clairement être amplifiées pour déblo­ quer toutes les situations où le motif de non-retour est essentiellement lié au déshonneur. Il serait temps que les autorités politiques et administratives évaluent enfin sérieusement ces propositions. Le statu quo n’est pas acceptable. Un avenir incer- tain: pour de nom- breux Tibétains, un retour au pays est impossible. Blick in eine un­ gewisse Zukunft: Für viele Menschen aus Tibet ist eine Rückkehr in ihre Heimat nicht möglich. ©Keystone / Ti-Press / Pablo Gianinazzi

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