ENSEMBLE Nr. / N° 57 - April / Avril 2021

10 Doss i er —– ENSEMBLE 2021 /57 Si neuf femmes présidaient une Eglise réformée en 2006, elles n’étaient plus que deux en 2016. Depuis 2020, grâce à l’élection de Judith Pörksen Roder à Berne, d’Erika Cahenzli-Philipp aux Grisons et de Lilian Bachmann à Lucerne, on dénombre quatre présidentes. Espoir d’un changement de culture Après des années d’efforts obstinés pour féminiser aussi à long terme les fonctions dirigeantes dans l’Eglise, des progrès ont été faits depuis trois ans: avec le mouvement #MeToo, beaucoup de femmes en colère ont décidé d’agir; la journée des femmes en 2019 a aussi incité de nombreuses femmes en­ gagées en Eglise à formuler des revendications et à s’attaquer à ce qui aurait déjà dû être changé depuis longtemps. Car des obstacles à l’égalité subsistent, y compris dans les Eglises. Et dans les Eglises réformées aussi, des rapports de dépen­ dance ont longtemps été exploités de manière cachée, entraînant violations des limites et vio­ lence sexuelle. Ces trois dernières années, presque toutes les Eglises en Suisse ont intensifié leurs efforts pour améliorer la prévention et dénoncer et mettre au jour les agressions. C’est un travail de longue haleine dont on espère qu’il entraînera un changement de culture durable. Les tâches familiales et professionnelles restent inégalement réparties entre hommes et femmes, et la pandémie favorise ici les stéréotypes tradi­ tionnels. Ces inégalités sont aussi assez courantes dans le personnel ecclésial, comme l’a confirmé Droits de la femme dans l’Eglise Rédaction – Au moment de l’introduction du suffrage féminin, les Eglises étaient très en avance par rapport à l’Etat: l’Eglise évangélique libre de Genève fut la première de Suisse à in­ troduire le droit de vote des femmes en 1891. Dans beaucoup d’Eglises nationales et de pa­ roisses réformées, les femmes obtinrent le droit de vote et d’éligibilité longtemps avant 1971. Certes, lorsque la Conférence des Eglises réfor­ mées suisses recommanda en 1904 à ses membres d’introduire le suffrage féminin, les premières réactions furent hésitantes, mais en 1930, plusieurs Eglises – Bâle Ville, Berne, Argo­ vie, Thurgovie, Grisons – s’étaient déjà dotées de règlements sur le droit de vote féminin. Tou­ tefois, certaines n’accordèrent aux femmes que le droit d’élire, et non le droit d’être élues. D’autres laissèrent les paroisses décider si elles accordaient le droit de vote et d’éligibilité aux femmes. Ce fut le cas à Berne dès 1918, après qu’en 1908 déjà le Synode avait chargé le Conseil synodal de porter devant le canton la question de la participation des femmes dans les affaires ecclésiales. Dès 1945, la loi bernoise sur les Eglises nationales instaura le droit de vote et d’éligibilité pour les femmes. Ainsi, les femmes purent aussi se porter candidates au Synode. Par contre, l’accès au pastorat leur res­ ta fermé jusqu’en 1965, et elles durent attendre 1976 pour siéger au Conseil synodal. Tâches partagées au niveau de la direction: depuis 2020, Rahel Voirol et Patrick von Sie- benthal dirigent conjointement le secteur Catéchèse de Refbejuso. Jobsharing auf Kaderstufe: Rahel Voirol und Patrick von Siebenthal leiten seit 2020 gemeinsam den Bereich Katechetik von Refbejuso. ©Mauro Mellone

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