ENSEMBLE Nr. / N° 57 - April / Avril 2021

19 ENSEMBLE 2021 /57 —– Doss i er parlé. Bien sûr, Judith Pörksen Roder a insisté, ce qui a poussé les membres à se positionner. Anita Masshardt: Je crois aussi que les femmes doivent continuer d’expliciter leur point de vue. Le point de vue masculin continue d’être perçu comme le point de vue normal. Dans l’Eglise, ce n’est pas aussi marqué, mais tout de même. J’ai été dérangée que l’identité féminine ait occupé une telle place durant la campagne pour la présidence et qu’on sous-entende qu’il fallait élire une femme pour des questions de parité. Il n’y a presque pas eu de place pour émettre des réserves. Le genre ne devrait pas entrer en ligne de compte, on de­ vrait se concentrer sur la vision, les qualifications, le positionnement existentiel et les objectifs de la personne. Quels sont les défis actuels et à venir en matière de parité? Sophie Kauz: Ce serait bien que la question ne se pose plus, mais la parité n’est pas encore ac­ quise. Nous devons rester en éveil. Nous ne devons pas cesser de dénoncer les inégalités sous prétexte que désormais nous pouvons tout faire pour peu que nous le voulions, et que nous devrions être contentes. Anita Masshardt: Il est aussi important de res­ ter ouvert à la diversité des modes de vie. Une femme n’est pas obligée de correspondre au modèle de la célibattante sans enfant et pleine­ ment investie dans son travail. Hommes et femmes devraient pouvoir choisir la vie qui leur convient. Bible a quelque chose à révéler. Je montre systé­ matiquement la face féminine de Dieu. Quand Dieu enfante, il ne peut pas s’agir d’une image masculine. Pendant les cultes, j’essaye de parler autant de la facette féminine que de la facette masculine de Dieu, et aussi du côté animal. Et j’utilise le langage épicène. Les services généraux sont codirigés par une femme. Quatre hommes et deux femmes siègent au Conseil synodal, qui est présidé par Judith Pörk- sen Roder. Durant la campagne électorale, cette dernière a insisté sur son identité féminine. Où en est notre Eglise en matière d’égalité? Sophie Kauz: Le but, c’est que les femmes n’aient plus besoin de dire qu’elles sont des femmes ni de brandir cette identité comme une qualité. Le genre ne devrait pas compter. Mais visiblement, nous n’en sommes pas là. Nous devons continuer à lutter. La grève des femmes de 2019 l’a montré. Avant l’élection à la présidence, on a eu beau s’efforcer de dire que la question du genre n’était pas importante, on en a quand même «Les hommes écarquillent les yeux et m’envoient des mails pour me dire qu’ils ont compris depuis longtemps.» Sophie Kauz Donner de l’espace au point de vue des femmes: Sophie Kauz lors d’une discussion sur le thème de la «Création» lors d’une retraite en 2020. Der Frauen­ perspektive Raum geben: Sophie Kauz an einer Gesprächsrunde zum Thema «Schöpfung» an einem Altersnach- mittag 2020. © Paola Kobelt

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