ENSEMBLE Nr. / N° 57 - April / Avril 2021
26 Doss i er —– ENSEMBLE 2021 /57 S E R V A N T E S D E L ’ U N I T É Une vocation discrète pour l’unité ressenti l’appel de Dieu à une vie consacrée de célibat.» Angela ne souhaite toutefois pas retour ner au couvent, mais mener une vie laïque au sein de la société. Elle fait quelques recherches et dé couvre sur internet les Servantes de l’Unité (SU) et leur idéal de vie, résumé dans le texte «La Bous sole». Il semble correspondre à ses aspirations. L’Amour de Dieu y est présenté comme une invi tation et non comme une obligation. «Il n’est pas besoin d’être parfait pour suivre cette voie, car Dieu est toujours là pour nous relever. C’est aussi une vocation œcuménique de réconciliation entre les humains, pas seulement entre catholiques et protestants, mais entre les humains et la Création. J’avais déjà une grande sensibilité écologique et pour moi il était important de retrouver cet aspect.» Préparation Depuis l’été dernier, Angela s’apprête à embrasser cette vocation. La préparation consiste à com prendre la spiritualité de Taizé et de Grandchamp. Angela se rend donc régulièrement dans la Com munauté pour suivre des journées de méditation et lire les textes de Frère Roger de Taizé. Elle chante, prie et se recueille chaque matin, midi et soir. Elle étudie aussi les textes et recherche l’union avec Dieu. Elle participe également à des réunions œcuméniques sur internet avec des femmes ayant la même aspiration. On compte ac tuellement une trentaine de SU, de diverses tradi tions (protestante, catholique, anglicane), prove nant pour la plupart d’Europe. Pour ces femmes, la discrétion reste essentielle. «Dans certains mi lieux protestants ou séculiers, il est difficile de comprendre pourquoi des femmes font des vœux monastiques, y compris de célibat», explique Hilary Wilson, membre des SU. «Cette discrétion donne aussi une liberté, la possibilité d’être vrai ment présentes là où nous sommes insérées.» Angela apprécie la solidarité, l’amitié et la sorori té qui lie les SU. Cette quinquagénaire active et sportive n’a pour l’heure pas encore prononcé de vœux publics. Cette étape survient selon le rythme de chacune. Si à notre époque cette voie semble peu ordinaire, elle est peut-être plus commune qu’on ne le pense. «Je pense qu’il y a dans notre société beaucoup de célibataires avec un intérêt pour la spiritualité, qui vivent ainsi sans le savoir», souligne Angela. C’est un peu le secret de la vie de chacun. www.grandchamp.org/servantes-de-l-unite Les Servantes de l’Unité sont apparues dans les années 60 en lien avec la Communauté de Grandchamp (NE). Faisant vœu de chasteté, de pauvreté et d’obéissance, ces femmes mè- nent une vie de prière contemplative en plein monde. Angela* se prépare à cette vocation. Par Nathalie Ogi Dans une première vie, elle a été catholique ro maine, intéressée depuis l’enfance par les ques tions spirituelles. A l’adolescence, un prêtre éveille son intérêt pour la vie de religieuse en lui parlant notamment de Mère Teresa. Après sa maturité, Angela part donc en Inde, rejoindre les Mission naires de la Charité à Calcutta. A son retour, l’en vie de donner sa vie à Dieu ne la quitte plus. «Dans la vingtaine, j’ai trouvé un couvent en Suisse romande, où je pensais pouvoir trouver ma place.» Angela y reste plusieurs années, en tant que novice. Mais peu avant de prononcer ses vœux, elle découvre qu’elle souhaite vivre dans le monde. Elle quitte donc le couvent, reprend des études, avant d’entrer dans la vie professionnelle. «Au fil du temps, l’envie d’une vie contempla tive est réapparue, jusqu’au jour où j’ai vraiment *Prénom d’emprunt ©Nathalie Ogi Une vie de prière et de contemplation. Ein Leben des Gebets und der Kontemplation.
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