ENSEMBLE Nr. / N° 58 - Mai / Mai 2021

14 Doss i er —– ENSEMBLE 2021 /58 «Cette année nous avons rédigé un message à deux voix autour du commandement ‹Tu aimeras ton prochain comme toi-même›. Nous avons décidé de célébrer une Sainte-Cène ‹corona-compatible›, sur le modèle de la liturgie pratiquée dans les hô­ pitaux. Ma collègue a aussi façonné un grand pain, contenant de petites boules que les gens ont pu ramener à la maison. Nous avons trouvé un texte biblique qui faisait référence au partage du pain et au rêve. Car en hébreu, les deux mots sont en effet composés des mêmes lettres. Ainsi, le partage du pain est aussi une façon de partager un rêve. C’était très personnel, car nous aimons aussi toutes les deux beaucoup faire du pain», souligne la jeune paroissienne. Et ce culte a été très chaleureusement accueilli par les paroissiens de l’Eglise française. Vivifier le lien à l’Eglise Si la célébration du culte demande toujours une certaine préparation, une grande liberté est aussi laissée aux prédicateurs et prédicatrices. «Le but n’est pas d’imiter le pasteur, mais d’apporter un regard différent.» En cas de difficulté ou de ques­ tions, il est toujours possible de demander de l’aide. Le pasteur Olivier Schopfer apporte volon­ tiers son soutien. Cette expérience a permis à Bénédicte Loup d’avancer dans sa foi et de s’édifier, notamment par la remise en question. Elle lui a aussi ouvert des perspectives. «C’est très enrichissant de voir qu’on nous donne la possibilité de participer ac­ tivement et c’est une grande marque de confiance que l’on nous accorde. Cela vivifie aussi notre lien Bénédicte Loup est membre de l’Eglise française de Berne. Une fois par année, elle œuvre en tant que prédicatrice laïque. Une manière de s’engager et de partager sa foi. Par Nathalie Ogi Avocate de métier, Bénédicte Loup ne pensait pas un jour célébrer elle-même un culte. De- puis quelques années, elle prêche pourtant en tant que personne laïque et prépare une cérémonie une fois par année à l’occasion du Dimanche de l’Eglise. «Je n’ai pas suivi de formation particulière pour cela. Il se trouve que dans notre paroisse de Berne, le pasteur n’est pas disponible certains dimanches de l’année. Un petit groupe de personnes se sont donc portées volon­ taires pour célébrer de temps en temps le culte à sa place», explique cette jeune célibataire de 34 ans. L’apprentissage se réalise essentielle- ment sur le terrain, même si certain-e-s sont plus expérimenté-e-s ou ont des parents pas­ teur-e-s. Au début, Bénédicte Loup était impressionnée de voir des laïcs capables de célébrer le culte. Puis, on lui a proposé de faire de même et elle a trouvé l’idée plaisante. «Cela m’a permis de sortir de ma zone de confort, de m’engager d’une autre ma­ nière, de devenir plus active.» Bénédicte Loup prépare et célèbre souvent son culte en binôme avec une autre paroissienne. La jeune femme apprécie cette collaboration avec sa collègue. Il s’agit d’abord de lire les textes de la brochure éditée à l’occasion du Dimanche de l’Eglise, mais aussi de participer à une soirée de préparation organisée pour cet événement. S’en­ suivent quelques séances de brainstorming à deux et d’échanges autour des textes et des diverses inspirations qui en découlent. «UNE MANIÈRE DE PARTAGER MA FOI » LE «SACERDOCE UNIVERSEL» AU DIMANCHE DE L’ÉGLISE «EINE MÖGLICHKEIT, MEINEN GLAUBEN ZU TEILEN » DAS «PRIESTERTUM ALLER GLÄUBIGEN» AM KIRCHENSONNTAG «Le but n’est pas d’imiter le pasteur, mais d’apporter un regard différent.»

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