15 ENSEMBLE 2021 /63 —– Doss i er dem See schwimmen liessen. In der Gruppe sind auch Freundschaften entstanden. Was schätzt du besonders an diesen Treffen? Es ist ein Austausch auf Augenhöhe mit Leuten, die Ähnliches erlebt haben. Für mich ist es wertvoll, dass das Thema Suizid jetzt einen Platz hat, um darüber zu sprechen. Im Alltag nimmt das Thema deutlich weniger Raum ein. Im Austausch mit anderen aus der Gruppe Nebelmeer Bern durfte ich auch noch einmal erkennen, dass ich nicht verantwortlich bin für meinen Vater und dass es anderen mit der Schuldthematik auch so ging wie mir. Mittlerweile habe ich viel mehr Verständnis für die Tat meines Vaters. Ich hoffe, dass er die Erlösung erhalten hat, die er sich gewünscht hat, und dass es ihm besser geht, dort, wo er jetzt ist. Geschützter Raum Nebelmeer Bern ist ein Angebot für Jugendliche und junge Erwachsene bis 30 Jahre im Raum Bern und wird von den Reformierten Kirchen Bern-Jura-Solothurn ideell und finanziell getragen. Die Gruppe in Bern trifft sich einmal pro Monat unter der Leitung von Pfrn. Simone Bühler. Weitere Informationen: www.nebelmeer.net longtemps séparés et mes deux demi-sœurs avaient un autre père et étaient donc moins touchées que moi. Mais elles m’ont offert une oreille attentive quand je désirais parler de lui avec elles. Quelques personnes qui n’aimaient pas vraiment mon père ont essayé d’en parler en bien, ce qui m’a paru faux. Une aide dans le Jura Créée en 2004, l’Association interjurassienne de prévention du suicide Résiste vise à moyen et long terme une diminution des tentatives de suicide et du taux de mortalité par suicide dans les cantons de Berne (francophone) et du Jura. L’association ne prétend pas se substituer aux professionnels, mais oriente les personnes suicidaires vers des intervenants compétents, offre à l’entourage large des personnes suicidaires, suicidantes et suicidées un soutien approprié. Elle propose des formations pour les différents professionnels confrontés à cette problématique et conduit des actions de sensibilisation auprès du grand public. Résiste met notamment sur pied des groupes de parole pour les proches vivant avec des personnes suicidaires, suicidantes, respectivement ayant perdu un proche par suicide. L’association est soutenue financièrement par la Direction de la santé publique et de la prévoyance sociale du canton de Berne et par le Service de l’action sociale de la République et Canton du Jura. Résiste: info@sos-resiste.ch sos-resiste.ch NEBELMEER Un échange d’égal à égal Martina Leu a perdu son père par suicide en 2015. Elle explique dans une interview comment elle a affronté cette situation et comment le groupe d’entraide de Berne «Nebelmeer» (mer de brouillard) l’a soutenue. Par Alena Lea Bucher Martina, à 17 ans, tu as perdu ton père. Comment ont été les premiers temps après sa mort? Je savais que mon père n’allait pas bien, et il me disait que sa vie ne valait plus la peine d’être vécue. Environ six mois avant son suicide, il m’avait dit qu’il se tuerait. Les premiers temps après sa mort, j’ai eu une phase de refoulement. En apprenant la nouvelle, j’ai pleuré un moment, puis je ne l’ai plus fait pendant longtemps. J’ai agi de manière pragmatique, au début sans vraiment faire mon deuil. J’étais en colère qu’il m’ait abandonnée, et je me sentais coupable, me disant que j’aurais peut-être quand même pu faire quelque chose. La tristesse est venue plus tard. J’ai trouvé de l’aide dans beaucoup de distractions et une psychothérapie. Comment a réagi ton entourage envers toi après sa mort? J’ai vécu beaucoup de belles réactions. Ma marraine par exemple m’a écrit une lettre, c’est ce que j’ai trouvé le plus beau. Beaucoup ont témoigné de la compassion, mais dans ces moments cela ne m’a guère aidée. Ma constellation familiale était compliquée, mes parents vivaient déjà depuis F
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