6 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /64 de la Société vaudoise pour la protection des animaux. Des cérémonies du même type ont été organisées à l’église Saint-François à Lausanne ou à l’église Sainte-Elisabeth de Bâle. L’âme des animaux Pour la plupart des Réformés, il ne fait aujourd’hui plus guère de doute que les animaux ont une âme. «Hormis à l’époque de Descartes, qui considérait l’animal comme une machine, l’Eglise a toujours admis qu’il avait une âme», souligne la pasteure de Tavannes. L’âme des animaux a cependant longtemps été considérée comme mortelle, nuance Eric Baratay. Quoiqu’il en soit, la réalité des émotions, des ressentis comme la peur ou la joie chez les animaux n’est plus remise en question, souligne Matthias Zeindler. En revanche, leur mise à mort n’est pas considérée dans tous les cas comme un péché, dès lors que Dieu a donné l’autorisation de les manger. Par contre, il existe dans la Bible une série de recommandations pour ne pas abuser, pour tuer les bêtes en les faisant souffrir le moins possible. Une certaine modération est prônée, mais où s’arrête-t-elle? Eric Baratay relève qu’au milieu du 20e siècle, l’Eglise ne voyait aucun problème à l’élevage et à l’abattage industriel. Mais attention! Si tuer est un droit, ce privilège relève cependant de la faute. C’est pourquoi, l’abstinence de viande a longtemps été importante dans l’histoire du christianisme et des différents ordres religieux. Dans la société en général, il s’agissait aussi de respecter l’autorisation divine en ne mangeant que peu de viande. Encore des progrès à faire Si la cause animale a bien progressé ces 40 dernières années à la fois dans la société et au sein du christianisme, des progrès restent encore à accomplir. Ils sont encore timides du côté catholique, mais à l’échelle historique, le tournant est néanmoins assez rapide, estime Eric Baratay. «Depuis les années 80, on est allé très loin dans l’exploitation animale et il faut à présent en sortir. Il y a 30 ans, l’encyclique du pape François aurait encore été inimaginable.» Même si le texte n’apporte pas de recommandations concrètes sur la vivisection ou l’expérimentation animale par exemple et va moins loin que les positions réformées. Dans la société actuelle, la sensibilité envers les dommages à l’environnement semble davantage prégnante que le souci du bien-être des animaux. «L’écospiritualité, ce courant émergent d’une déception face à une Eglise trop dogmatique et conservative, mais aussi d’une redécouverte d’une foi par le biais de courants méditatifs et de l’évolution de la société avance plus vite et touche une autre population que celle qu’on rencontre majoritairement dans nos églises. Nous sommes un peu à la traîne, nous autres protestants et catholiques en matière de défense et de protection des animaux», constate Françoise Surdez. Bien entendu, il est toujours possible d’en faire plus, relève Matthias Zeindler. Mais la problématique du réchauffement climatique attire aussi davantage l’attention sur les conséquences de ce phénomène sur les hommes et les animaux. Des philosophes comme l’australien Peter Singer ont par ailleurs pris dès les années 70 certaines positions radicales contre le spécisme et la discrimination arbitraire entre les espèces, démontrant que toute vie a la même valeur. Des idées qui ont amené à de véritables prises de conscience et qui remettent en question la place privilégiée de l’homme parmi les espèces. © KEYSTONE / Urs Flüeler Aujourd’hui encore, des animaux sont impliqués dans des célébrations œcuméniques. Auch heute werden Tiere in kirchliche Feierlichkeiten einbezogen.
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=