37 ENSEMBLE 2022 /66 —– Kreuz und quer C O Q V E R T Première formation Coq vert en français La première formation Coq vert en français démarre cet automne en Suisse romande. L’occasion de former au management environnemental des bénévoles ou des professionnels des paroisses. Les explications de l’économiste et formateur d’adultes Marc Roethlisberger. La formation de cinq demi-journées s’adresse à toute personne, bénévole, membre du corps pastoral, paroissienne et paroissien, diacre qui souhaite accompagner sa paroisse ou une autre communauté jusqu’à l’obtention du label environnemental. Pour la paroisse, l’objectif de ce système de management est d’améliorer ses performances environnementales, optimiser la consommation de ses ressources et économiser des frais d’exploitation. Seules quelques mesures sont obligatoires et concernent la consommation d’énergie, de chauffage, de papier ou encore le maintien de la biodiversité. Pour le reste, c’est la paroisse ellemême qui définit ses objectifs: elle peut par exemple décider que la moitié de son papier sera recyclé d’ici quatre ans. «Nous proposons avant tout une démarche de management, avec des outils pour atteindre les buts fixés et un contrôle des objectifs», explique Marc Roethlisberger. Pour devenir plus écologique, il y a les moyens directs qui permettent de réduire l’impact environnemental ou d’économiser l’énergie. A l’instar de ce qui se fait dans certaines régions d’Allemagne, on peut ainsi décider de réduire les températures de chauffage en hiver à 13 degrés pendant les cultes ou de tenir la cérémonie dans la maison de paroisse déjà isolée et chauffée. Et il y a les mesures indirectes. Dans une démarche de proclamation de la beauté de la Création, il s’agit de sensibiliser les gens, les autres paroisses, les partenaires ou les fournisseurs qui livrent à la paroisse des biens et services ou de la nourriture, ainsi que les communes. En consacrant par exemple des cultes à la sauvegarde de la Création, en distribuant des flyers. En bref, on montre l’exemple. Démarche systématique La démarche du Coq vert se veut systématique, les décisions sont prises au niveau de la direction de la paroisse qui crée une équipe environnementale, procède à un état des lieux, fixe elle-même les priorités et établit un programme sur quatre ans. Un réviseur vérifie ensuite la démarche et délivre la certification. Le Coq vert apporte avant tout une aide et un soutien en management, ce qui est particulièrement important alors que les fusions de paroisses agrandissent le patrimoine immobilier. «La certification permet aussi d’améliorer les compétences en management de la paroisse, elle favorise la participation, la consultation, l’écoute ainsi qu’une meilleure cohésion», souligne Marc Roethlisberger. Née en Allemagne, la formation rencontre un grand succès en outre-Sarine où une trentaine de paroisses ont déjà obtenu le label. En Suisse romande, la paroisse de Chêne et celle de Bienne sont en cours de certification. Il faut savoir que le processus dure 18 mois environ, avec une formation de 5 demi-jours d’un prix de 1280 francs qui dure un peu plus de six mois, de septembre à avril. Le prix de la formation est en général financé par la paroisse ou l’Eglise cantonale. Une fois formé, le nouveau conseiller en environnement peut soit revenir en paroisse, soit proposer ses services à une autre paroisse. «Alors que les vagues de chaleur se multiplient, il s’agit de rendre l’Eglise crédible. Il faut montrer que l’institution a aussi sa pierre à apporter à l’édifice écologique et qu’elle fait son possible pour opérer des transformations. C’est aussi rester moderne, attirer les jeunes, créer une nouvelle dynamique et avoir un effet durable et motivant.» Marc Roethlisberger © zVg
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