20 Doss i er —– ENSEMBLE 2022 /67 RÉFUGIÉS D’UKRAINE La présence sécurisante de l’Eglise Un nombre particulièrement élevé de personnes réfugiées d’Ukraine vivent dans l’Oberland bernois. Voici comment deux paroisses locales les accueillent. Par Selina Leu* Le frigo plein incarne la culture du partage et de la participation qui s’est développée ces derniers mois à Innertkirchen. Tout a commencé peu après l’invasion russe de l’Ukraine, en février de cette année. Quelques jours plus tard, une quarantaine de personnes ukrainiennes arrivaient à Innertkirchen – un petit village à la pointe orientale du canton de Berne. L’association «Bär und Leu», soutenue par l’Eglise et engagée depuis des années en Ukraine, avait organisé le voyage et cherché les logements. Au pas de course «En raison de notre situation décentralisée, nous n’avions aucune expérience avec des personnes réfugiées», explique Beat Abegglen, pasteur d’Innertkirchen. Bien que la commune, située au pied du col du Grimsel, dispose de sept cabanes du CAS et d’un office du tourisme, «il n’existait pas d’infrastructure pour leur hébergement». Il a donc fallu créer en toute hâte des structures et clarifier diverses questions. L’administratrice communale et le pasteur du village se sont réunis et ont décidé que tout ce qui touchait au statut de séjour, au F logement et au travail relevaient de la commune, l’Eglise réformée se chargeant des contacts personnels, de l’aumônerie et de l’aide directe. Pour encourager cette dernière, la paroisse a lancé la rencontre «Sonntags um vier». Chaque dimanche à quatre heure, le pasteur a ouvert les portes de l’église à la population locale et à celle nouvellement arrivée. «Des gens du village ont apporté des vêtements et autres biens de première nécessité, des personnes d’Ukraine ont trouvé un lieu ou elles se sentaient les bienvenues», explique le pasteur. Cette rencontre ouverte a permis d’identifier rapidement les besoins de celles-ci, mais aussi ce qu’elles apportent elles-mêmes. Par exemple, deux jeunes très doués pour la musique font aujourd’hui partie d’un groupe nouvellement fondé. Et des restaurants de la région qui cherchent désespérément du personnel ont pu signer peu après de premiers contrats de travail avec ces nouveaux habitantes et habitants de la vallée. Pour coordonner au mieux l’offre et les besoins, Beat Abegglen a créé un groupe Whatsapp. Chacune et chacun peut ainsi s’engager facilement. C’est de cette manière que l’image d’un frigo a commencé à circuler: une résidente locale dont les parents produisent des légumes au Seeland transporte régulièrement des produits de second choix dans la région. La photo du frigo plein, placé par la paroisse dans un lieu accessible au public, donne des informations sur l’offre – et soudain, il a commencé à se remplir avec d’autres denrées. Le pasteur voit dans les nouvelles et nouveaux venus un enrichissement pour la paroisse, qui se conçoit comme une communauté vivante. «Cette Fêter ensemble fait partie intégrante d’une culture de l’accueil efficace. Gemeinsam feiern, Teil einer wirkungsvollen Willkommenskultur. © Selina Leu
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=