9 ENSEMBLE 2022 /67 —– Doss i er messe de la prière; en Ukraine, j’ai demandé aux personnes avec qui j’ai échangé ce que nous pouvions faire pour elles et pour les Eglises locales, et la prière est systématiquement arrivée en premier; (2) nous nous exprimons: nous sommes appelés à nous élever contre l’injustice et la souffrance et à parler au nom de celles et ceux qui ne peuvent pas s’exprimer (Pr 31,8); il nous revient de nous engager en faveur de la réconciliation; (3) nous aidons (Mt 25,40): en Europe, les Eglises ont trouvé de multiples manières d’agir concrètement – aide humanitaire, soutien logistique et financier, accueil de réfugiés. C’est magnifique! Quel pas vers la paix pouvons-nous déjà faire en temps de guerre? D.B.: Il est important de documenter les crimes de guerre et les crimes contre l’humanité commis par toutes les parties au conflit. Pour la communauté internationale, c’est une manière de signaler que même pendant les guerres, des règles s’appliquent, et que les crimes seront sanctionnés et traduits en justice. C.S.: Il est essentiel de documenter l’injustice. Le travail des commissions vérité et réconciliation, notamment en Afrique du Sud, nous l’a appris. La vérité doit être mise en lumière et les criminels doivent bénéficier d’un procès équitable. Ce sont deux conditions importantes pour que la réconciliation puisse entrer en ligne de compte. La réconciliation n’est pas réservée à des temps meilleurs, elle commence dès à présent: elle constitue l’intervention paradoxale par excellence, mais c’est précisément ce à quoi nous sommes appelés en christianisme. Quels seront les prochains pas importants pour bâtir une paix durable? C.S.: Le paradigme de «paix juste» a remplacé celui de «guerre juste». Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il a déjà été alimenté par le mouvement œcuménique. Ce nouveau modèle montre à quel point il est important de transformer la violence personnelle, structurelle et culturelle qui règne dans des conflits. Quatre critères sont importants: (1) éviter la violence, (2) promouvoir la liberté de vivre dignement en établissant le droit et en garantissant le libre arbitre, (3) promouvoir la diversité culturelle à travers la coexistence de cultures et de modes de vie, (4) réduire la détresse en renforçant un accès et une répartition des ressources plus justes. La mise en œuvre de ce modèle doit contribuer à éviter que n’éclatent des conflits, ou à établir un ordre pacifique juste et durable après la guerre. Et dans ce domaine, en tant que chrétienne et chrétien et en tant qu’Eglises, nous avons énormément à apporter! © Adrian Hauser Publications sur la guerre en Ukraine − Déclaration de la Communion des Eglises protestantes en Europe (CEPE) au sujet de la guerre en Ukraine: CPCE Statement on the War on Ukraine (EN, DE, FR, EE, IT) | Communion of Protestant Churches in Europe CPCE (www.leuenberg.eu) − Eglise évangélique réformée de Suisse (EERS): Evangelisch-reformierte Kirche Schweiz – Ukraine (www.evref.ch) − Série vidéo «Guerre et paix» du Centre foi et société, épisode 3 (différentes positions chrétiennes sur l’éthique de la paix): Was braucht es für einen nachhaltigen Frieden? (Krieg und Frieden 3) – YouTube (en allemand) − Articles de Dieter Baumann: www.militärethik.ch (en allemand) Christine Schliesser: «Le paradigme de la ‹guerre juste› a été remplacé par celui de la ‹paix juste›.» Christine Schliesser: «Das Paradigma des ‹gerechten Krieges› wurde abgelöst durch dasjenige des ‹gerechten Friedens›.»
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=