17 ENSEMBLE 2023/69 —– Dossier SERVICES DE CONSULTATION DE PAROISSES «Investir dans les enfants» Des paroisses proposent un service de consultation pour personnes en situation de précarité financière. Des soutiens de fondations peuvent apporter une aide ponctuelle, mais en général, seule une meilleure formation permet une amélioration durable. Par Adrian Hauser Depuis le coronavirus et depuis l’augmentation du nombre de réfugiées et réfugiés d’Ukraine, les paroisses enregistrent davantage de cas de pauvreté, comme le confirment Bea Friedli, du «Beratungs- und Sozialdienst» de la paroisse de St-Pierre, et Silvie Wanner, de la «Sozialberatung» de la paroisse de Bümpliz. Les deux services sont ouverts aux personnes de toutes origines et religions, et les demandes viennent donc de différents groupes de la population. Mais il s’agit souvent de personnes qui sont passées à travers les mailles du filet social ou qui, pour diverses raisons, n’arrivent pas à vivre de leur salaire ou de l’aide sociale. Elles ont un faible niveau de formation ou sont issues de la migration et travaillent p. ex. dans le secteur de la restauration, du nettoyage, de la livraison, dans une usine ou comme chauffeuse ou chauffeur. Celles issues de la migration se heurtent en outre au problème que «les formations ou compétences acquises à l’étranger ne sont pas reconnues ici», comme le relève Silvie Wanner. Il est ainsi difficile de les sortir durablement de leur situation précaire. La précarité touche aussi les familles monoparentales ou les personnes séparées, constate Bea Friedli. Souvent, une grosse facture de médecin, la couverture de la franchise ou d’autres coûts imprévus suffisent à déséquilibrer le budget mensuel. La situation devient encore plus critique F quand s’ajoutent d’anciennes dettes. Il ne reste alors plus beaucoup de marge. Les conditions des personnes ayant des enfants s’améliorent lorsque ceux-ci grandissent et deviennent plus indépendants. Souvent, les deux parents peuvent ainsi travailler. En cas d’endettement, les services de consultation ecclésiaux entreprennent un assainissement de dettes, en collaboration avec les services sociaux et le conseil en désendettement. Aide ponctuelle Quand des factures imprévues dépassent le budget, les deux conseillères sollicitent des fondations pour pouvoir combler au moins ponctuellement le trou. Mais le soulagement n’est que temporaire. Des perspectives à long terme sont donc aussi envisagées lors des consultations, p. ex. pour permettre une meilleure intégration sur le marché du travail. Des cours de langue ou des formations continues peuvent aider à redresser durablement la barre. «Il s’agit aussi d’investir dans les enfants», souligne Bea Friedli – afin qu’ils ne se retrouvent pas plus tard dans la même situation que leurs parents. Pour les enfants de familles issues de la migration, l’accent est mis sur l’intégration et la réussite de la scolarisation et de la formation professionnelle. C’est pourquoi les services sociaux des Eglises s’efforcent, en collaboration avec des fondations, de cofinancer des places dans des crèches. Outre les fondations, un fonds spécifique est parfois disponible pour permettre l’accès aux enfants défavorisés. Car une place dans une crèche a des effets positifs sur l’intégration des enfants. A Bethlehem, la proportion de population étrangère est d’environ 60 %. Silvie Wanner évoque des cas de personnes au statut de d’asile incertain qui n’osent pas s’inscrire à l’aide sociale par crainte d’être renvoyées. L’Eglise est souvent leur dernier espoir. Pour couvrir les besoins de base, des offres comme «Table couvre-toi» ou «Table Suisse» peuvent être utiles. Mais en général, seules les formations continues aident à sortir durablement de la précarité en permettant d’obtenir un revenu plus élevé et stable. Les paroisses collaborent aussi avec les services sociaux. Die Kirchgemeinden arbeiten auch mit den Sozialdiensten zusammen. © Keystone / Christian Beutler
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