8 Dossier —– ENSEMBLE 2023/69 Le taux de pauvreté absolu englobe toutes les personnes qui vivent dans des ménages dont le revenu est insuffisant pour assurer le minimum vital, c’est-à-dire, selon les estimations de la CSIAS, inférieur à 2279 francs par mois pour une personne seule et à 3963 francs par mois pour une famille avec deux enfants, sans compter l’assurance maladie. Quant au taux de risque de pauvreté, il est calculé en fonction du revenu médian de la population: les ménages dont le revenu est inférieur à 60 % de la médiane sont considérés comme exposés au risque de pauvreté. Ce taux est donc un peu plus large que le taux de pauvreté absolue et tient compte du niveau de richesse du pays. La pauvreté dans le canton de Berne Selon le monitorage de la Haute école spécialisée de Berne, 94 000 personnes vivent en dessous du seuil de pauvreté absolue dans le canton de Berne même en tenant compte des prestations sous condition de ressources destinées à lutter contre la pauvreté, ce qui équivaut à un taux de pauvreté de 10 %. Mais en appliquant le taux de risque de pauvreté, on arrive à 15 % de la population bernoise. Ces chiffres montrent qu’un nombre relativement élevé de foyers frôlent le seuil de pauvreté absolue, et pourraient donc basculer à la moindre fluctuation de leurs revenus ou de leurs besoins. Ainsi, la prévention doit cibler en particulier cette tranche de la population. Pour préciser le tableau, le monitorage calcule également le taux de pauvreté en tenant compte, en plus du revenu, des réserves financières des ménages, et il aboutit ainsi à un taux de 5,4 %, ce qui indique clairement que la fortune influence considérablement le taux de pauvreté, principalement pour les personnes retraitées dont les réserves financières contribuent souvent largement à couvrir les dépenses de base. Les ménages à faibles revenus ne se répartissent pas de manière homogène dans les différentes régions du canton: ils sont plus nombreux dans les régions rurales du Jura et de l’Oberland bernois, un peu moins dans les villes, et encore moins dans le Seeland et dans l’agglomération bernoise. Population touchée ou à risque Le monitorage de la pauvreté donne une image nuancée de la population touchée ou à risque. Le niveau de risque dépend du type de ménage, du niveau de formation et de la nationalité. Les personnes seules, les familles monoparentales avec enfants mineurs, les familles nombreuses, les personnes sans formation post-obligatoire achevée, au chômage et issues de l’immigration sont parmi les plus touchées. Les enfants sont particulièrement vulnérables: leurs chances de se développer et de se former sont réduites, ce qui accroît le risque de pauvreté à l’âge adulte. La pauvreté conduit à l’exclusion. Armut führt zu Ausgrenzung. © Unsplash
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