16 Dossier —– ENSEMBLE 2023/71 encadré). Mieux vaut commencer dès aujourd’hui la prévention plutôt que d’attendre un incident concret. Faire appel à des spécialistes C’est une décision parfois difficile: on prétend être soi-même spécialiste, on ne sait pas exactement à qui s’adresser. Ou alors l’incident paraît trop bénin, on n’est pas tout à fait sûr qu’il s’agit vraiment de violence. Les spécialistes sont précisément là pour ce genre de situation. Services d’aide aux victimes, centres d’hébergement pour femmes, police, médecins, services sociaux et avocates spécialisées ont renforcé leur collaboration et leur réseau afin de pouvoir apporter une aide rapide et effective aux victimes.1 Une liste exhaustive de contacts est disponible via le lien dans l’encadré. Assumer notre responsabilité En cas de violence, il nous appartient à tous et à toutes d’observer la situation et de proposer un soutien. Les victimes ne veulent ou ne peuvent pas toujours dénoncer les agressions; en outre, le soutien du réseau social peut compléter utilement les mesures de l’Etat. Voici ce que nous pouvons faire en tant que communauté et dans notre entourage (cercle d’amis, voisinage, paroisse, etc.): − proposer aide et soutien aux personnes touchées: elles sont ainsi entendues et renforcées et peuvent être dirigées vers des offres de conseil et des services spécialisés. Le soutien est basé F UNE ORIENTATION POUR LES PAROISSES Que faire en cas de violence? Tout le monde pense que la violence existe, sauf dans son entourage. Or en réalité, la violence est partout et peut toucher chacune et chacun de nous. Qu’est-ce que cela implique? Que faire en cas de soupçon ou si quelqu’un a commis une agression? Comment une communauté peut-elle réagir à la violence de genre dans sa propre paroisse? Par Veronika Henschel* et Gabriella Weber** La violence de genre revêt de nombreuses formes et aspects. Elle se produit partout: en public, au travail, en famille, entre amis ou partenaires, ou encore là où nous passons nos temps libres. Elle peut survenir dans toutes les couches sociales, indépendamment de la formation, de l’appartenance religieuse et ethnique, du revenu et de l’âge. La volonté de contrôle et de pouvoir joue un rôle important, et il n’est pas rare que la violence de genre soit dirigée contre les pensées et les sentiments, la confiance et l’estime de soi. Quelques pistes sur l’attitude à adopter face à la violence de genre au sein des paroisses sont proposées ci-après. La liste n’est pas exhaustive, mais doit aider à développer une propre réflexion et à engager une discussion commune. Groupes vulnérables Lors du traitement de questions comme la violence de genre, une attention particulière doit être portée aux personnes vulnérables. Il est important de les identifier et d’adopter une approche adéquate. Les groupes vulnérables comprennent notamment les enfants et les jeunes, les personnes âgées, dépendantes ou issues de la migration. Il faut aussi être attentif au fait que différentes formes de discrimination peuvent se recouper et se renforcer réciproquement (intersectionnalité). Par exemple, les personnes issues de la migration risquent d’être touchées à la fois par la violence de genre et le racisme. Prévention La prévention ne permet pas d’éviter toutes les agressions. Mais elle peut élever le seuil du passage à la violence. En outre, les victimes et autres personnes concernées savent ainsi mieux comment réagir dans une situation concrète. Le travail de prévention peut prendre de nombreuses formes: directives, espaces d’échange, ou encore sensibilisation de spécialistes et de bénévoles. Divers services proposent en outre un soutien (cf. Contre la violence sexiste En Suisse aussi, la violence basée sur le genre est un fait fréquent et souvent refoulé. C’est pourquoi les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure donnent un signal en associant deux campagnes importantes contre la violence: «Jeudis en noir» et «16 jours contre la violence de genre». Les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure tiennent à ce que l’Eglise se solidarise avec les personnes concernées, s’engage pour leurs droits et agisse de manière préventive. Sous le code QR ci-dessous, vous trouverez des informations sur les campagnes ainsi que des contacts avec des centres de conseil aux victimes (en ligne à partir du 6 octobre).
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