18 Dossier —– ENSEMBLE 2023/71 Pour la première fois cette année, la campagne coordonnée par l’organisation féministe pour la paix cfd, s’étend à la Suisse romande et au Tessin. Les paroisses sont invitées à y participer par diverses actions et événements entre novembre et décembre prochains. Par Nathalie Ogi En étendant sa campagne de 16 jours aux cantons latins, le cfd espère mettre en place une action à l’échelle nationale et augmenter ainsi l’impact de cet événement, qui est devenu depuis ses débuts en 2007 un véritable rendez-vous féministe en fin d’année, explique Isabel Vidal Pons, coordinatrice de ce projet-pilote en Suisse romande et au Tessin. L’objectif est de créer une plateforme permettant d’accroître la visibilité sur ces questions. «C’est uniquement lorsqu’un grand nombre d’organisations, de politiques et de médias rapportent sur un enjeu comme la violence sexualisée par exemple, que les choses avancent et que l’on parvient à toucher un public plus large. C’est pourquoi il y a besoin de regrouper les forces et de créer une certaine unité entre les différentes régions de Suisse.» En Suisse romande et au Tessin, le potentiel est d’ores et déjà important. Un récent sondage a montré que plus de 200 d’organisations sont engagées sur ce thème, qu’il s’agisse d’une association qui lutte contre le harcèlement de rue à Fribourg ou d’une organisation qui s’engage pour l’égalité à Genève. Pourtant, il y a la nécessité de mobiliser davantage de ressources encore. Et «les paroisses, catholiques comme réformées, qui ont cette idée d’une société sans violences, ni discrimination, et où règne la paix, ont beaucoup à apporter», relève Isabel Vidal Pons. Par le passé, les paroisses ont déjà porté les 16 jours en Suisse alémanique. «Nous espérons donc que ce sera le cas en Suisse romande également.» Il y a chaque année différents types d’événements (tables rondes, projections de film, lectures, stands de rue). Les paroisses ont parfois également organisé des illuminations ou des messes autour du thème des 16 jours. 16 jours contre la violence de genre: un projet-pilote en Suisse romande Une influence concrète «Pour les paroisses, la participation à cette campagne est également une façon de présenter un visage dans l’air du temps, et d’exercer sous ce prisme une influence concrète sur les membres de la communauté, car finalement la violence de genre, qui se présente sous de multiples aspects, touche tout le monde, malheureusement personne n’est épargné.» Un site internet en français des «16 jours contre la violence de genre» est publié depuis la mi-septembre dès la mi-septembre dans le but d’informer sur cette thématique-clé, ainsi que sur la violence psychologique, au cœur de la campagne 2023. Une forme de violence souvent invisible et subtile aux graves conséquences. Le site proposera du matériel de campagne, un calendrier interactif des événements, filtrés par organisation, afin que chacune d’entre elles puisse visibiliser ses actions. Une page sera réservée aux victimes de violences et présentera les différents services d’aide à leur disposition. Enfin, une campagne digitale sera lancée sur les réseaux sociaux afin de sensibiliser les plus jeunes. Chaque année, plus de 150 organisations prennent la parole en public pour lutter contre la violence sexiste, du 25 novembre, Journée internationale contre la violence à l’égard des femmes, au 10 décembre, Journée des droits humains. La campagne «16 jours contre la violence de genre» a lieu dans 187 pays du monde entier. Les inscriptions pour participer se font en ligne. 16jours.ch Le thème de la campagne. Kampagnensujet. © cfd
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