30 Fokus —– ENSEMBLE 2023/72 Phénomènes climatiques extrêmes, pollutions… Alors que les bouleversements écologiques nous bousculent, la paroisse de Haute-Birse propose une série d’ateliers visant à prendre conscience de l’état de la planète. Pour peut-être enfin sortir de l’angoisse. Par Nathalie Ogi Nouveau mal-être, touchant beaucoup les jeunes générations, l’éco-anxiété surgit à chaque nouvelle catastrophe environnementale. «C’est une peur diffuse, liée aux différentes crises et effondrements que nous vivons. Sans mots pour la dire, cette inquiétude finit souvent par se transformer en angoisse», explique le pasteur Jean-Luc Dubigny qui anime avec Véronique Muller, animatrice pastorale catholique du Jura pastoral, les ateliers gratuits proposés jusqu’en mars prochain à Reconvilier. «Le Travail qui relie», selon une démarche développée par l’écopsychologue américaine Joanna Macy dans les années 70, permet de construire une nouvelle relation à la planète et d’amorcer des changements. Plusieurs soirées, qui peuvent être suivies indépendamment les unes des autres, proposent les quatre étapes de ce processus. Il est question de s’enraciner dans la gratitude, d’honorer sa peine pour le monde, de changer de regard, pour aller de l’avant en entrant dans l’action. La démarche comprend des temps de réflexion, de prise de parole et surtout d’expression et d’accueil des émotions, un domaine peu pris en compte par les autres initiatives écologiques, de type conférences, manifestations ou livres. «Il s’agit de se relier à son cœur, afin de prendre un nouvel élan pour transcender sa tristesse, sa colère ou encore ses angoisses.» Les ateliers s’adressent à toutes et à tous. «Toutes les croyances sont possibles et peuvent être une source d’enrichissement. Ce groupe permet de dire sa spiritualité et même d’évoluer avec elle. Il est certain que l’on n’est plus le même (avant et) après le parcours.» Mission pastorale «Nous nous sommes inspirés des ateliers mis sur pied en Suisse romande par Michel Maxime Egger avec le Laboratoire de transition intérieure.» L’an dernier, la paroisse avait lancé le «Pèlerinage intérieur», un programme d’éco-spiritualité et de transition, co-construit et co-animé par les partiL’ÉCO-ANXIÉTÉ Dépasser «l’éco-anxiété» cipantes et participants elles ou eux-mêmes. Ces rencontres avaient permis de belles transformations intérieures et plusieurs personnes ont souhaité poursuivre la démarche. «Le Travail qui relie» permet d’aborder des questions existentielles, comme la peur de la mort. Il permet de mettre des mots sur les différentes pertes que nous vivons dans le domaine écologique. En cela, il rejoint la spiritualité, note Jean-Luc Dubigny. Pour le pasteur, ce processus s’inscrit aussi dans le cadre de la Vision 21. «La transition intérieure et les questions environnementales sont à mes yeux une des grandes thématiques de notre époque. L’Eglise a la possibilité d’offrir des espaces de dialogue et peut trouver sa place dans ce mouvement d’éco-spiritualité. Prendre en compte les émotions des gens, les écouter et les accompagner dans un travail de deuil, pour les aider à retrouver un nouveau sens à leur vie, correspond à la mission pastorale.» Prochains rendez-vous 16 janvier, 13 février et 12 mars, de 19 à 21 h Références • «Réenchanter notre relation au vivant, Ecopsychologie et écospiritualité», Michel Maxime Egger, Editions Jouvence, août 2022. • «Reliance. Manuel de transition intérieure», Collectif Michel Maxime Egger, Tylie Grosjean, Elie Wattelet, Sophie Banks, éd. Actes Sud, avril 2023. • «Ecopsychologie et rituels pratiques pour la terre. Revenir à la vie», Joanna Macy, Molly Young Brown, Editions Le Souffle D’or, 2018. Laboratoire de Transition intérieure: https://voir-et-agir.ch/transitioninterieure
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