19 ENSEMBLE 2024/73 —– Fokus VIVRE ET MOURIR Un espace autour de la fin de vie Les francophones du canton de Berne et du Jura disposent depuis le début de l’année d’un nouvel espace d’écoute et d’accompagnement pour parler de leurs interrogations autour de la vie et de la mort. Une prestation proposée par les Eglises réformées Berne-Jura-Soleure (Refbejuso) et destinée à toutes les questions d’ordre spirituel et existentiel. Par Nathalie Ogi «L’Espace conseil vivre et mourir» ou «Beratung Leben und Sterben», en allemand, était géré et animé depuis 2021 par le pasteur et aumônier d’hôpital Reto Beutler. Mais il était jusqu’ici surtout connu dans la partie germanophone du canton. Au vu de la pertinence de l’offre, l’Eglise a augmenté le pourcentage de 20 %, avec l’engagement de la pasteure Ellen Pagnamenta. Cette prestation prend aujourd’hui une dimension réellement bilingue. «Il s’agit en quelque sorte d’une antenne pour l’arrondissement francophone de Refbejuso destinée aussi bien aux Bernois qu’aux Jurassiens», explique la pasteure biennoise. Dans les paroisses, les pasteur-e-s proposaient déjà des espaces et groupes de parole pour les personnes endeuillées ou des formations de Derniers Secours. «La nouveauté ici est de proposer une offre à bas seuil, accessible à des personnes ne souhaitant pas fréquenter l’Eglise.» C’est un espace ouvert à toutes et à tous, indépendamment de la confession. Elle concerne toute personne qui se pose des questions autour de la mort, de la finitude, de la fin de vie, ou sur le sens de la vie, sa propre mort ou celle d’un proche, en cas de maladie incurable ou avec l’avancement dans le grand âge. L’objectif est de pouvoir bénéficier d’un soutien et d’échanger, de se faire accompagner par une personne en dehors de la famille et formée à l’écoute et à l’accompagnement spirituel. Ellen Pagnamenta dispense des cours de Derniers Secours et est dotée d’une formation en soins palliatifs. Un besoin réel «Je pense que l’intérêt face à une telle offre est bien réel. Nous voyons en paroisse que les gens ont souvent besoin de parler», relève Ellen Pagnamenta. La question sera de voir s’ils vont oser solliciter de l’aide. «Ce type d’accompagnement n’est pas encore entré dans les mœurs et l’on touche à des thématiques très intimes. Et si les films et séries ne cessent de montrer la mort, son propre départ et celui de ses proches demeurent souvent tabous.» Concentré sur l’accompagnement individuel, cet espace offre également des accompagnements de groupe, précise la pasteure. Une proposition qui pourrait intéresser les paroisses ou des organisations actives dans le domaine social et qui souhaitent organiser une rencontre sur le thème de la préparation des adieux par exemple. Des synergies pourront également être créées avec les offres déjà existantes en la matière, comme les «cafés deuil» ou celles des associations spécialisées dans ces questions. Les personnes intéressées peuvent contacter l’Espace conseil par téléphone ou par mail. Les rencontres ont lieu dans la région biennoise ou à Berne, en fonction de la situation de la personne. La première consultation est gratuite. Les contributions financières et les dons sont ensuite les bienvenus, mais l’argent ne devrait pas être un frein et des arrangements sont possibles. «Vivre et mourir» est une association depuis 2023 et dépend donc de dons (déductibles des impôts) et des cotisations de ses membres. Informations Ellen Pagnamenta: 077 524 34 99 (lundi et jeudi matin), www.vivreetmourir.ch Les coordonnées bancaires de l’association: Verein Leben und Sterben, IBAN CH24 0079 0016 6102 7379 3 © Adrian Hauser
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