17 ENSEMBLE 2024/74 —– Fokus © Markus Dütschler Le Synode se réunit à l'hôtel de ville de Berne, sous le regard de la chargée de communication Rebekka Nüesch, qui publie des posts sur les réseaux sociaux. Die Synode tagt im Berner Rathaus, beobachtet von der Kommunikationsbeauftragten Rebekka Nüesch, die Posts auf Social Media veröffentlicht. SYNODE D’ÉTÉ Recentrage et ouverture Les services généraux de l’Église s’adaptent aux nouvelles exigences d’une société en pleine évolution. Le Synode a approuvé le règlement d’organisation correspondant. Par Markus Dütschler L’Église multitudiniste à laquelle tout le monde est affilié et dont l’action est jugée par la plupart comme une évidence n’existe plus guère. Aujourd’hui, l’Église doit expliquer sa mission. Beaucoup ont perdu le lien avec elle, n’y ont plus été socialisés ou s’en sont distanciés intérieurement. Pourtant, les attentes n’ont pas diminué. Simplement, elles ont changé. Les questions de fond sur l’existence, le sens de la vie et l’éthique sont toujours là. Et les réponses ne peuvent être simples. Les Églises réformées Berne-Jura-Soleure s’efforcent d’être à l’écoute de ces demandes. Comment la société peut-elle garantir que les personnes âgées, toujours plus nombreuses, reçoivent suffisamment d’attention et vivent dans la dignité? Comment appréhender la crise climatique? Quelles réponses l’Église propose-t-elle à celles et à ceux qui ne trouvent pas l’épanouissement souhaité dans l’hédonisme? Nouvelles exigences Comme l’a montré la pandémie de 2020 à 2022, de nouvelles exigences peuvent naître d’un jour à l’autre, soulever des questions urgentes appelant des réponses rapides. Or il s’est avéré que les structures existantes ne permettaient pas toujours de percevoir ces nouveaux besoins et d’y répondre de manière adéquate. Aujourd’hui, l’organisation s’articule autour des secteurs Services centraux, Paroisses et formation, ŒTN-Migration, Diaconie, Catéchèse et Théologie, auxquels s’ajoute la chancellerie. Les thèmes ne correspondent pas toujours à ces secteurs. On a parfois critiqué une «pensée en vase clos» ou eu l’impression que la main gauche ne savait pas toujours ce que faisait la main droite, voire que personne ne se sentait responsable. La réorganisation lancée en 2022 vise à créer des conditions permettant d’éviter que cette situation se reproduise. L’objectif est de développer l’agilité des services généraux de l’Église et la perméabilité au sein des secteurs, tout en élargissant la pensée interdisciplinaire. Toute la réorganisation est guidée par l’idée directrice «Soigner les héritages – ouvrir des espaces». Les nouvelles unités ne s’appelleront plus «secteurs», mais «pôles». Elles se concentreront sur F les thèmes «Monde» et «Église», un troisième pôle mettant l’accent sur les ressources. Conférence opérationnelle Une conférence opérationnelle aura la compétence de fixer des thèmes prioritaires et d’accorder les ressources nécessaires. À cela s’ajouteront des thèmes transversaux qui seront traités de manière particulièrement intensive et interdisciplinaire. La réorganisation vise à créer un cadre stable, qui permette un fonctionnement interne agile. Le Conseil synodal continuera de diriger des départements. Mais ses sept membres se partageront désormais par paires la direction des pôles Église, Monde et Ressources, la présidence chapeautant la chancellerie. Le Synode d’été, réuni les 28 et 29 mai à l’Hôtel du Gouvernement de Berne, a accueilli favorablement la réforme. L’agilité accrue des services généraux et la possibilité pour les collaboratrices et collaborateurs de mieux faire valoir leurs talents ont été saluées par des membres du Synode. Certains ont regretté que l’effectif du Conseil synodal n’ait pas été réduit, et jugé la réorganisation trop lente. D’autres ont trouvé que le terme «pôle» n’était pas heureux. L’objectif d’accorder davantage de liberté de gestion et de compétences et de supprimer les recoupements a été soutenu. Un député a lancé familièrement: «Réorganisez la boutique!» C’est ce qu’a fait le parlement de l’Église. Il a approuvé le règlement d’organisation à une écrasante majorité de 148 voix contre 7 et 2 abstentions. La réorganisation entrera en vigueur le 1er janvier 2025. Mais à la Maison de l’Église, les travaux commenceront dès cet été.
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