9 ENSEMBLE 2024/74 —– Dossier Comment rester attractifs en tant que paroisse alors que les Églises font face à une hémorragie de fidèles? Dans le Par8, de nombreuses initiatives originales ont vu le jour ces dernières années. Le syndicat de paroisses espère bien poursuivre sur sa lancée. Par Nathalie Ogi Entre le Ciné-spirit, lancé il y a quelques années déjà en collaboration avec le Cinématographe de Tramelan, et le marché artisanal de l’Avent qui entend vivifier la vie paroissiale et villageoise dans la paroisse de Grandval, le Par8 a fait preuve d’inventivité ces dernières années. Le festival «Jardin d’été» vivra cet été sa quatrième édition dans les jardins de la cure Bel-Air à Reconvilier. «Cet espace de convivialité et de fête a su proposer une forme de spiritualité qui s’adresse à des milieux sociaux et à un public différent, composé de jeunes et de familles, et collaborer avec d’autres acteurs de la société, artistes et artisans locaux», explique Sandra Moy, présidente du Syndicat des sept paroisses de la région (Grandval, Moutier, Court, Bévilard, Haute-Birse, Tramelan et Sornetan). Une manifestation créée dans le cadre d’«Église qui bouge» et soutenue financièrement par le fonds d’expérimentation des Églises réformées Berne-Jura-Soleure (Refbejuso). Mais d’autres projets ont permis aux paroisses du Par8 de sortir de leurs murs, comme ces cafés-contact récemment mis sur pied à Bévilard, sorte de cafés solidaires qui ont lieu deux fois par mois. Autre projet original, un espace de parole destiné aux hommes devrait voir le jour en octobre prochain dans la paroisse de Grandval, éventuellement celle de Moutier. «La pasteure de Grandval Liliane Gujer souhaite encourager l’ouverture et la disponibilité au partage et à l’échange sur des questionnements communs. Le public visé? Notamment celui des hommes et des pères.» Le Par8 a su décliner une série de cultes différents: du rando-culte, aux cultes solidaires, en passant par les célébrations en musique, avec chanson française. Plus récemment, les questions écologiques ont donné lieu au «Pèlerinage intérieur» et au «Travail qui relie», des ateliers visant une forme de spiritualité différente, en lien avec l’environnement. Surmonter les défis «Autant d’initiatives que le syndicat de paroisses souhaite continuer à développer à l’avenir», relève Sandra Moy. La difficulté croissante de trouver des bénévoles, mais également des ministres, pourrait toutefois menacer l’évolution de ce type de projets. Une solution serait d’avoir la possibilité de recourir aux diacres pour pallier à ce type de déficit. «Pour cela, il faudrait que l’Église bernoise fasse preuve d’ouverture, puisque les ministres diaconaux ne sont pour l’heure pas autorisés à occuper officiellement des fonctions pastorales dans l’arrondissement», souligne la présidente du Par8. La question financière se pose également. «Le budget du Par8, qui dépend des budgets paroissiaux, n’est pas extensible.» Un projet-pilote sur l’avenir de la catéchèse est en cours de test, avec un catéchisme hors des murs, expérientiel et événementiel. Une place importante est donnée aux jeunes moniteurs de catéchisme dans ce programme. «Il s’agit de rester ouvert aux nouveautés, de ne pas rester sur ce que l’on connaît et d’accepter de se remettre en question. Avec ce genre de projets, il est possible de donner envie aux jeunes de continuer à fréquenter la paroisse, en leur donnant davantage de place et en leur permettant de se sentir plus utiles.» Une réflexion valable pour l’ensemble des projets. ÉGLISE QUI BOUGE Sortir de ses murs pour garder ses paroissiens Le projet «Les nommer par leur nom». Das Projekt «Beim Namen nennen».
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