6 Dossier —– ENSEMBLE 2024/75 «Dans le secteur de la santé, l’accompagnement spirituel fait aujourd’hui partie intégrante du traitement global des patients et de leurs proches», confirme le pasteur Reto Beutler, qui intervient comme aumônier à l’hôpital de Bienne. Dans son travail, la collaboration avec le personnel soignant est une obligation absolue: elle crée la confiance et ouvre des portes. «Les Églises peuvent s’enorgueillir d’une longue tradition en matière de fin de vie, d’adieux et de gestion du deuil. Leur personnel est bien formé, titulaire d’un master et de formations complémentaires», souligne celui qui est aussi responsable de l’Espace conseil Vivre et mourir qui promeut le dialogue sur les questions touchant à la fin de vie et la mort à Bienne. À noter que les professionnels de la santé saluent l’arrivée de cours comme les «Derniers secours». Dispensés depuis quelques années, notamment par les Églises réformées Berne-Jura-Soleure, cette formation d’une journée, gratuite et accessible à toutes et à tous, permet de sensibiliser la population sur les thèmes de la mort, de l’anticipation et de la prise de décisions, de l’apaisement de la souffrance et de la manière de faire ses adieux. Informations palliative.ch | palliactif.ch beratunglebenundsterben.ch/fr © Palliaviva/KEYSTONE/Gaetan Bally L’histoire des soins palliatifs Si le développement des soins palliatifs est récent, la préoccupation quant au sort des malades incurables remonte en Europe au 19e siècle. En 1842, Jeanne Garnier fonde à Lyon les «Œuvres des Dames du Calvaire». En Angleterre, Cicely Saunders, infirmière, assistante sociale et médecin, développe les soins palliatifs. Elle met au point des protocoles de traitement de la douleur. En 1967, elle fonde un hospice à Londres avec une équipe interdisciplinaire où professionnels de santé, bénévoles et agents du culte travaillent ensemble pour prendre en charge le ou la malade et ses proches. Le St Christopher reste un lieu de référence au rayonnement international. L’appellation «soins palliatifs» remonte au Pr Balfour Mount qui fonde en 1974 la première unité de soins palliatifs en milieu hospitalier universitaire à Montréal. En 1988, est créée l’Association européenne de soins palliatifs, ainsi que la Société suisse de médecine palliative, qui deviendra Société suisse de médecine et de soins palliatifs en 1995, puis plus simplement palliative.ch en 2006. C’est à Genève, que la première consultation de la douleur et des soins palliatifs voit le jour en 1986. La première chaire de médecine palliative de Suisse est créée en 2006 à l’Université de Lausanne. En 2010, la Suisse s’est dotée d’une stratégie nationale en la matière, qui a donné un élan important, visant à assurer l’accès à ces soins à l’ensemble des patients le nécessitant et à diminuer des différences cantonales encore importantes. En Suisse, 40% des gens meurent à l’hôpital. In der Schweiz sterben 40 Prozent der Menschen im Spital.
RkJQdWJsaXNoZXIy Mjc3MzQ=