ENSEMBLE Nr. / N° 76 - Dezember / Décembre 2024

7 ENSEMBLE 2024/76 —– Dossier Oeuvre d’art de l’âme Ces réseaux de soutien sont un exemple de « caring community » promue par diverses organisations, communes et paroisses. Les personnes œuvrant dans ces « communautés bienveillantes » entendent prendre soin les unes des autres et assumer des tâches sociales en cultivant la diversité, l’ouverture et la participation. La pasteure Manuela Grossmann aime à parler d’« espaces d’aide » où les crises sont appréhendées et où s’ouvrent des voies de développement. Le département compétent de la Haute école spécialisée bernoise accompagne la mise en réseau dans l’Emmental conformément à cette conception holistique de la santé. « Va prendre l’air », « ressaisis-toi » : ces conseils bien intentionnés peuvent blesser les personnes en crise, voire renforcer une spirale négative. Les maladies psychiques sont souvent un tabou. Il est d’autant plus important de transmettre les connaissances sur ces affections et d’échanger entre personnes vivant des situations similaires dans le cadre familial ou professionnel. « Il ne s’agit pas de voir uniquement le côté négatif des maladies psychiques », explique Manuela Grossmann. Nous devrions les appréhender avec ouverture, car elles sont aussi des « œuvres d’art de l’âme », surtout chez les personnes particulièrement sensibles à la folie de notre monde. Pour être compréhensif, il faut d’abord bien saisir les fondements de ces maladies. D’où la nécessité de sensibiliser le public afin de faire évoluer l’image des maladies psychiques. Un réseau qui continue de se développer Les attentes envers le nouveau réseau ont été plus que comblées lors de la première rencontre, grâce à l’investissement de toutes les parties prenantes. « Quelque chose a bougé », constate la co-organisatrice Helena Durtschi, des Églises réformées Berne-Jura-Soleure. Miriam Deuble, responsable suppléante du secteur Diaconie le confirme : « À la base, on a constaté que la santé psychique devait être prise au sérieux. » Les participant-e-s à la rencontre à Langnau ont convenu qu’il ne s’agissait que d’un début et entendent continuer de s’engager pour les objectifs du réseau, à savoir : − la sensibilisation permanente de la population au thème de la santé psychique − la transmission de compétences en matière de prévention et de détection précoce, p. ex. avec la poursuite des cours de premier secours − le développement de systèmes permettant de soutenir et soulager les proches et les personnes de confiance d’individus souffrant de problèmes ou maladies psychiques, p. ex. avec des groupes d’entraide − la promotion et la mise en réseau d’offres existantes Ce projet est susceptible de donner des impulsions dans le Haut-Emmental, mais aussi d’inspirer d’autres régions. « Nous pourrons poursuivre ensemble la réflexion sur ces thématiques et les intégrer plus largement au sein des paroisses », se réjouit la pasteure Manuela Grossmann. Sa motivation est simple et claire : « Une personne qui traverse une crise psychique ne devrait pas être laissée seule. Nous voulons simplement réunir des gens qui se soutiennent mutuellement. » © KEYSTONE / DPA / Sina Schuldt Un travail de relations publiques est nécessaire pour faire évoluer l’image de la maladie mentale. Es braucht Öffentlichkeitsarbeit, um eine Veränderung des Bildes von psychischen Erkrankungen voranzutreiben.

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