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ENSEMBLE 2016/5 —– Dossier
Le Conseil synodal leur en est très reconnaissant!
La coordination est assurée par la personne en
charge du département «couple – partenariat –
famille» au sein des Services généraux à Berne.
Cette personne soutient aussi les structures régio-
nales et les conseillers sur place. A cela s’ajoute le
conseil juridique (mentionné plus haut, ndlr.). Les
Eglises réformées Berne-Jura-Soleure apportent
ainsi une contribution importante tant sur le plan
financier qu’en termes de ressources humaines.
Est-ce qu’il arrive que des demandes de consulta-
tion soient refusées?
Nous ne refusons en principe aucune sollicita-
tion. Cela dépend des ressources dans nos neuf
services régionaux. En général, le temps d’attente
est de 15 jours au maximum. Mais tout le monde
obtient un rendez-vous. Et chacun peut demander
une consultation, indépendamment de sa confes-
sion.
Qu’en est-il de l’avenir? Comment ces services vont-
ils évoluer?
Avec un taux de divorces de près de 50 %, la
demande en conseil conjugal va rester forte. Nous
nous attendons aussi à une augmentation de la
problématique des familles recomposées, car cha-
cune est unique et a ses difficultés spécifiques. Les
structures familiales changent. Il y a aussi de nom-
breux couples non-mariés, avec leurs propres défis.
Comme nouveaux thèmes, nous allons certaine-
ment voir apparaître davantage de questions liées
spécifiquement aux hommes. Je constate aussi que
l’augmentation du stress dans la vie profession-
nelle et l’accélération du rythme de vie a un impact
de plus en plus négatif sur les relations. Nous de-
vons garder un œil sur cet aspect.
Il y a en fait deux champs d’action: d’un côté
le domaine psychothérapeutique, où les personnes
peuvent obtenir de l’aide pour des questions rela-
tionnelles. L’autre volet concerne le conseil juri-
dique. Nous avons une juriste aux Services géné-
raux à Berne qui complète l’offre des services
régionaux. Ces deux champs d’action permettent
de répondre à pas mal de besoins.
Même jusqu’à l’ébauche d’une convention de di-
vorce...
Seulement si elle est élaborée avec le couple et
dans un consentement mutuel. Notre juriste en
charge du domaine «couple – partenariat – fa-
mille» ne procède pas à des actes juridiques. La
limite est là.
Dans quelle mesure les besoins des gens ont-ils
évolué au cours des dernières années?
Je crois qu’aujourd’hui, on aborde différem-
ment les problèmes des personnes qui viennent
consulter, ou de manière plus ciblée. Entre autres
parce que c’est devenu plus complexe.
Qu’est-ce qui est devenu plus complexe?
La société. Le schéma de la famille tradition-
nelle a volé en éclat. Nous sommes aujourd’hui
beaucoup plus sensibilisés aux différences entre
les genres et aux besoins individuels. D’une façon
générale, nous avons toujours affaire à des ques-
tions relationnelles. Avec au premier plan la com-
munication au sein des couples et les conflits dans
la vie quotidienne des couples et des familles.
Les couples du même sexe peuvent-ils aussi venir
consulter?
Oui, bien sûr. Chaque fois qu’il est question de
relations, nous sommes un bon endroit à consulter.
Nous accueillons aussi des systèmes génération-
nels, c’est-à-dire des parents avec leurs enfants, ou
des grands-parents et leurs petits-enfants. Pas be-
soin que ce soit toujours une relation «homme-
femme». Il peut y avoir des problèmes dans toutes
les relations.
Comment ces services de consultation sont-ils
financés?
Le canton est tenu légalement d’offrir un
conseil conjugal. A ce titre, il contribue à financer
nos services par le biais de mandats de prestations,
qui couvrent 22 % des coûts. Le Conseil synodal
verse lui aussi une contribution. Les frais restants
sont assumés par les arrondissements ecclésias-
tiques ainsi que par des contributions volontaires
ou des dons. Les personnes qui consultent parti-
cipent en fonction de leurs moyens. Des membres
des Eglises fournissent également un travail béné-
vole considérable au sein des services régionaux.
©Michael Stahl
Claudia Hubacher