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Dossier —– ENSEMBLE 2016/8
A l’aube d’une diminution des pourcentages
de postes pastoraux, il est plus que jamais
nécessaire de penser à des solutions pour que
les paroisses puissent continuer à remplir
au mieux leur mission. Les collaborations
régionales s’imposent comme une réponse
incontournable à cette situation.
Par Nicolas Meyer
Cela fait longtemps que l’esprit de clocher ne
règne plus dans les paroisses réformées des Eglises
réformées Berne-Jura-Soleure. Depuis les années
2000, on observe de nombreux rapprochements,
que ce soit par la mise en place de projets com-
muns ou la signature de chartes de collaboration.
Plusieurs paroisses ont également décidé de fran-
chir le pas de la fusion ou se sont organisées en
syndicats.
Les paroisses francophones en avance
Plus touchées par la réduction des postes pasto-
raux en 2003, les paroisses de l’arrondissement du
Jura ont dû rapidement trouver des solutions pour
continuer à garantir leurs services à la population.
Après avoir pris le temps de bien évaluer la situa-
tion avec un spécialiste, les paroisses de Péry, Or-
vin et Vauffelin ont opté pour la fusion. La nou-
velle paroisse de Rondchâtel a vu le jour fin 2009
(voir article p. 13). Elle offre l’avantage de ne pas
multiplier séances et commissions. Toutefois, il
est primordial de veiller à ne pas vouloir couvrir
une trop grande région. La forme du syndicat a
été adoptée du côté du Par8, qui regroupe huit
paroisses de Tramelan à Grandval. Chaque pa-
roisse garde une certaine autonomie et collabore
au niveau régional dans de nombreuses activités
comme le catéchisme, les services funèbres ou les
cultes. Cette mise en réseau permet notamment
l’engagement de personnel qualifié pour la région,
comme une catéchète professionnelle ou une se-
crétaire générale. Les paroisses de l’Erguël ont
également opté pour la formule du syndicat en
accordant une importance particulière à chaque
paroisse. Chaque pasteur bénéficie d’un pourcen-
tage fixe dans sa paroisse et en consacre un autre
à la région. Du côté des paroisses de La Neuveville,
Diesse et Nods, une toute nouvelle charte de col-
laboration vient d’être signée. Depuis cette année,
les trois entités fonctionnent sous l’appellation
Paroisse Région «Lac-en-ciel». Une démarche qui
leur permet de faire de nombreux projets com-
muns, comme récemment une exposition sur
Pâques.
Collaborations informelles
Du côté alémanique, quelques paroisses se sont
également lancées sur le chemin de la fusion,
comme celle de Bienne ou de Pilgerweg Bielersee,
qui regroupe les anciennes paroisses de Douanne,
Tüscherz-Alfermée et Ligerz. Mais les collabora-
tions ne sont en général pas aussi poussées, une
situation qui s’explique notamment par le fait que
les paroisses alémaniques ont été moins touchées
par la réduction des postes pastoraux. Des syner-
gies et collaborations existent depuis plusieurs
années dans de nombreuses paroisses, mais de
manière plus informelle. Pour Ralph Marthaler,
responsable pour les questions de collaboration
régionale des Eglises réformées Berne-Jura-So-
leure, si la majorité des activités mises en place
de manière «naturelle» sont une bonne chose, elles
dépendent toutefois trop des personnes en pré-
sence. Le départ ou la retraite d’une seule de ces
personnes pourrait entraîner la disparition de ce
qui a été créé.
Pas de modèle figé
Pour le Conseil synodal, les collaborations sont
primordiales. Toutefois, chaque paroisse est invi-
tée à choisir un modèle adapté à sa situation. De
nombreux conseils et soutiens sont proposés aux
paroisses qui désirent se lancer dans l’aventure ou
renforcer certaines formes de collaborations(voir p. 14). Pour le Conseil synodal, la collaboration
entre paroisses est fortement liée à la notion
d’Eglise universelle: «L’Eglise ne saurait s’arrêter
LA CLÉ
DE L’AVENIR
COLLABORATION RÉGIONALE
PERSPEKTIVE
MIT GEWINN
REGIONALE ZUSAMMENARBEIT