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ENSEMBLE 2016/10 —– Dossier
Un chemin de liaison de Saint-Jacques
de Compostelle existe entre Bâle et Payerne
depuis 2011. Plusieurs paroisses qui se
trouvent sur le parcours se sont mobilisées
pour accueillir les pèlerins. Un guide
bilingue a également été élaboré.
Par Nicolas Meyer
Cela fait quelques années que le pasteur de La
Neuveville John Ebbutt voit passer des pèlerins
dans son église pour tamponner leur carnet de
route avec le sceau de la localité. Toutefois, les
marcheurs ne sont pas légion: «Ce n’est pas la
foule, mais nous avons régulièrement des per-
sonnes qui passent par chez nous», souligne-t-il.
Les pèlerins qui font halte à La Neuveville
peuvent séjourner à la cure ou dans d’autres en-
droits qui se prêtent à les loger. «Nous avons
accueilli plusieurs personnes du Jura qui avaient
choisi de démarrer le chemin de Saint-Jacques
depuis chez elles», ajoute John Ebbutt. Même si
cela fait déjà plusieurs années que le chemin de
liaison Bâle–Jura–Trois Lacs a été ouvert, les pèle-
rins ne sont pas encore habitués à l’emprunter.
Origines historiques
Pourtant, il se pourrait que le chemin des pèlerins
passant par la rive nord du lac de Bienne ait
existé bien avant. Selon la compositrice Karin
Merazzi, qui s’est fortement impliqué dans le pro-
jet du chemin de liaison,
plusieurs éléments en atteste-
raient. Notamment la décou-
verte, dans un tombeau, d’une
coquille Saint-Jacques médié-
vale lors des fouilles dans
l’église de Douanne. Un ta-
bleau de Albert Anker montre
également des pèlerins à
proximité de l’église de Glé-
resse. De plus, la première vé-
nération connue de Saint-
Jacques dans l’Allemagne du
Sud et le n ord-ouest de la
Suisse, qui date de l’an 866, se
réfère à la chapelle de Péry,
aujourd’hui disparue. Bien que
ces traces du passé ne consti-
tuent pas une preuve formelle,
il ne serait pas déplacé de pen-
ser qu’un tel chemin ait déjà
existé. Les nombreuses pro-
priétés du monastère de Bellelay à Bienne, Cha-
vannes et à La Neuveville ainsi que la présence de
l’ordre monastique de Saint-Jean, connu pour l’ac-
cueil des pèlerins, auraient logiquement pu favo-
riser un tel chemin de pèlerinage.
Guide spirituel
Lors de la création du chemin de liaison, plusieurs
paroisses, réformées et catholiques, se sont lancées
dans l’élaboration d’une brochure méditative. Elle
comporte dix-sept haltes reliées à un point de vue,
un paysage, une église ou un lieu particulier. Cha-
cune est accompagnée d’une réflexion: «Bien que
la plupart des textes proposés aient une teinte
chrétienne avec des citations bibliques ou une
prière, il nous semblait important de garder une
certaine ouverture spirituelle», ajoute le pasteur
John Ebbutt. Une halte à l’extrémité ouest du lac
de Bienne permet au marcheur de s’interroger sur
le changement. Devant lui se tient l’ancien mo-
nastère de Saint-Jean, transformé aujourd’hui en
pénitencier. Un passage à la Blanche Eglise de La
Neuveville ouvre la réflexion sur l’héritage dans
un des lieux les plus anciennement habités autour
du lac. Par ces exemples, la brochure se propose
de rythmer le chemin du marcheur en soulevant
des questions qui ne trouvent pas de réponses
toutes faites. La brochure est disponible dans
les églises du parcours ainsi que dans les offices
du tourisme et peut être commandée via le site
www.jakobsweg.ch.
P È L E R I N A G E
A deux pas du chemin de Saint-Jacques
Coquille retrouvée
lors des fouilles dans
l’église de Douanne.
Muschel, die bei
Ausgrabungen in der
Kirche von Twann
gefunden wurde.
©zVg