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Dossier —– ENSEMBLE 2016/14

De nombreuses entreprises internationales

ne respectent pas les droits humains et

portent atteintes à l’environnement dans des

pays en voie de développement où les obli-

gations sont moins contraignantes. Plusieurs

d’entre elles ont leur siège en Suisse.

Par Nicolas Meyer

Afin de contraindre les multinationales qui ont

leur siège en Suisse à respecter les droits humains

et l’environnement, une initiative a été déposée

le 10 octobre dernier (voir p. 21). Plusieurs exemples

sont mis en lumière par ses instigateurs: en

Afrique de l’Ouest, plus d’un demi-million d’en-

fants récoltent des fèves de cacao dans des condi-

tions misérables. Cette région qui produit 70 pour

cent de la production mondiale est en lien étroit

avec notre pays qui abrite les plus importantes

sociétés de négoce de cacao. Bien que les entre-

prises soient au courant de la situation, elles n’ont

pratiquement rien fait pour changer cette situa-

tion. Leur responsabilité serait de contribuer à

améliorer les conditions d’existence des familles

afin qu’elles touchent un revenu suffisant pour

vivre.

A Mufulira en Zambie, la mine de cuivre de

Mopani rejette des émissions de dioxyde de soufre

qui polluent l’air, rendent la population malade

et entraînent le décès prématuré des personnes

les plus fragiles. Des pluies acides rongent le toit

des habitations et rendent la terre incultivable. Le

site est exploité par le géant zougois des matières

premières Glencore qui a racheté la mine pour

augmenter fortement la production sans se sou-

cier des implications.

Vaines promesses

Suite à la publication de conclusions de Pain pour

le prochain, concernant l’exploitation de deux

mines en République démocratique du Congo

(RDC) par la société Glencore, quelques améliora-

tions ont été faites. Pourtant des eaux fortement

contaminées continuent de se déverser dans les

affluents d’un fleuve proche d’une des mines.

L’autre exploitation force les populations locales

à contourner le site, les obligeant à faire un détour

de plus de 10 kilomètres à pied pour aller vendre

leurs légumes dans la ville voisine. Le plus grand

paradoxe reste que la RDC profite finalement très

peu de la présence de cette multinationale sur ses

terres. On peut estimer le manque à gagner à

157 millions de francs, une somme non négli-

geable pour un des pays les plus pauvres au

monde. Même si le pays dispose d’une législation

qui régit les mines et définit les obligations des

groupes qui les exploitent, ces derniers arrivent

souvent à contourner l’Etat.

Agir avant qu’il ne soit trop tard

Pain pour le prochain s’est également intéressé de

près au géant genevois des matières premières

Vitol qui a acquis les droits exclusifs sur deux

mines charbon en Afrique du Sud. Leur exploita-

tion engendrerait une pollution massive des eaux.

LA

MALÉDICTION

DES RESSOURCES

ÉCONOMIE

DER

FLUCH

DER ROHSTOFFE

WIRTSCHAFT

L’exploitation de

mines pollue

l’environnement.

Die Ausbeutung

von Minen ver-

pestet die Umwelt.

© Waldemar Da Rin /Ex-Press