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ENSEMBLE 2016/14 —– Dossier
remettent en cause la gestion ou l’efficacité de
l’aide apportée. Il s’agit donc de trouver les bons
projets», observe-t-elle.
Ancrer la solidarité: chaque don compte
L’époque où l’on voulait aider tout le monde étant
révolue, les paroisses jurassiennes essaient de
contrer la tendance au repli sur soi au moyen d’un
programme de sensibilisation des jeunes. Dans le
cadre du catéchisme, on leur explique des problé-
matiques concrètes afin de les rendre plus
conscients et solidaires. «La solidarité n’est pas
une valeur ancrée. Malgré qu’ils soient exposés
à beaucoup d’informations, les jeunes ne
connaissent pas ces réalités. Ils sont parfois tout
surpris», raconte l’animatrice.
Même si certains pensent que cela ne sert à
rien, l’écoute est présente: «C’est quelque chose
d’important dans la mission de l’Eglise à laquelle
nous appartenons. Ce ne sont que quelques
gouttes dans l’océan, mais pour les gens que l’on
aide, cela change tout. Cela ne va pas révolution-
ner tout le continent africain ou sud-américain.
Mais, cela permet de changer la vie de beaucoup
de personnes», conclue-t-elle.
Pour savoir comment les paroisses franco-
phones s’engagent dans la coopération
au développement, nous sommes partis à
Tramelan pour rencontrer Aline Gagnebin,
animatrice de Terre Nouvelle de l’Arron-
dissement jurassien.
Par Maria Vila
Alors que l’on entend toujours dire que l’aide au
développement ne sert de toute façon à rien, on
constate une augmentation des dons dans l’Arron-
dissement jurassien. L’année dernière l’ensemble
des paroisses a atteint pour la deuxième fois la
cible de 700 000 francs que le Synode jurassien
s’est fixée en 1991, à l’occasion de la commémora-
tion des 700 ans de la Confédération.
«La cible ce n’est pas tellement une question
d’atteindre un chiffre, mais plutôt un encourage-
ment à la solidarité. Elle permet de soutenir un
projet spécifique. Il s’agit de montrer et d’expli-
quer ce qui se fait sur le terrain. Quand les gens
peuvent se faire une idée concrète, ils donnent
plus facilement», explique Aline Gagnebin.
Chaque paroisse a sa propre cible et décide des
projets qu’elle souhaite soutenir. Les montants ré-
coltés – provenant d’actions telles que collectes,
campagnes, courses solidaires et de dons privés –
sont consacrés aux œuvres d’entraide du DM-
échange et mission, de l’EPER, de Pain pour le pro-
chain ou à d’autres projets.
Une aide ciblée
Quant à la nature de l’aide apportée, l’expérience
acquise a montré qu’il est plus efficace de soutenir
des groupes spécifiques de population avec de
petits projets que de faire des dons à grande
échelle. Le suivi est plus facile et l’impact plus
grand. Dernièrement, un nombre considérable
d’appels d’urgence liés à la vague migratoire ac-
tuelle ont eu lieu. Selon Aline Gagnebin, la peur
suscitée par cette migration massive n’a pas
changé la principale motivation des donateurs.
Même s’il est vrai que l’argument «aider là-bas
pour que les gens puissent rester dans leurs pays
au lieu de venir ici» peut avoir un poids, c’est sur-
tout par solidarité que les gens font des dons.
«Il y a, parmi ceux qui donnent consciemment,
un sentiment de responsabilité envers autrui. Dans
les paroisses, il existe une réelle volonté d’aider
les personnes menacées. Il y a aussi des voix qui
S O L I D A R I T É
Une cible pour faire la différence
Il est plus efficace
de soutenir des
petits groupes
avec des projets
spécifiques.
Es ist am effek-
tivsten, kleine
Gruppen mit
spezifischen
Projekten zu
unterstützen.
© Miriam Künzli /Ex-Press