Previous Page  17 / 32 Next Page
Information
Show Menu
Previous Page 17 / 32 Next Page
Page Background

17

ENSEMBLE 2016/14 —– Dossier

remettent en cause la gestion ou l’efficacité de

l’aide apportée. Il s’agit donc de trouver les bons

projets», observe-t-elle.

Ancrer la solidarité: chaque don compte

L’époque où l’on voulait aider tout le monde étant

révolue, les paroisses jurassiennes essaient de

contrer la tendance au repli sur soi au moyen d’un

programme de sensibilisation des jeunes. Dans le

cadre du catéchisme, on leur explique des problé-

matiques concrètes afin de les rendre plus

conscients et solidaires. «La solidarité n’est pas

une valeur ancrée. Malgré qu’ils soient exposés

à beaucoup d’informations, les jeunes ne

connaissent pas ces réalités. Ils sont parfois tout

surpris», raconte l’animatrice.

Même si certains pensent que cela ne sert à

rien, l’écoute est présente: «C’est quelque chose

d’important dans la mission de l’Eglise à laquelle

nous appartenons. Ce ne sont que quelques

gouttes dans l’océan, mais pour les gens que l’on

aide, cela change tout. Cela ne va pas révolution-

ner tout le continent africain ou sud-américain.

Mais, cela permet de changer la vie de beaucoup

de personnes», conclue-t-elle.

Pour savoir comment les paroisses franco-

phones s’engagent dans la coopération

au développement, nous sommes partis à

Tramelan pour rencontrer Aline Gagnebin,

animatrice de Terre Nouvelle de l’Arron-

dissement jurassien.

Par Maria Vila

Alors que l’on entend toujours dire que l’aide au

développement ne sert de toute façon à rien, on

constate une augmentation des dons dans l’Arron-

dissement jurassien. L’année dernière l’ensemble

des paroisses a atteint pour la deuxième fois la

cible de 700 000 francs que le Synode jurassien

s’est fixée en 1991, à l’occasion de la commémora-

tion des 700 ans de la Confédération.

«La cible ce n’est pas tellement une question

d’atteindre un chiffre, mais plutôt un encourage-

ment à la solidarité. Elle permet de soutenir un

projet spécifique. Il s’agit de montrer et d’expli-

quer ce qui se fait sur le terrain. Quand les gens

peuvent se faire une idée concrète, ils donnent

plus facilement», explique Aline Gagnebin.

Chaque paroisse a sa propre cible et décide des

projets qu’elle souhaite soutenir. Les montants ré-

coltés – provenant d’actions telles que collectes,

campagnes, courses solidaires et de dons privés –

sont consacrés aux œuvres d’entraide du DM-

échange et mission, de l’EPER, de Pain pour le pro-

chain ou à d’autres projets.

Une aide ciblée

Quant à la nature de l’aide apportée, l’expérience

acquise a montré qu’il est plus efficace de soutenir

des groupes spécifiques de population avec de

petits projets que de faire des dons à grande

échelle. Le suivi est plus facile et l’impact plus

grand. Dernièrement, un nombre considérable

d’appels d’urgence liés à la vague migratoire ac-

tuelle ont eu lieu. Selon Aline Gagnebin, la peur

suscitée par cette migration massive n’a pas

changé la principale motivation des donateurs.

Même s’il est vrai que l’argument «aider là-bas

pour que les gens puissent rester dans leurs pays

au lieu de venir ici» peut avoir un poids, c’est sur-

tout par solidarité que les gens font des dons.

«Il y a, parmi ceux qui donnent consciemment,

un sentiment de responsabilité envers autrui. Dans

les paroisses, il existe une réelle volonté d’aider

les personnes menacées. Il y a aussi des voix qui

S O L I D A R I T É

Une cible pour faire la différence

Il est plus efficace

de soutenir des

petits groupes

avec des projets

spécifiques.

Es ist am effek-

tivsten, kleine

Gruppen mit

spezifischen

Projekten zu

unterstützen.

© Miriam Künzli /Ex-Press