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ENSEMBLE 2016/8 —– Fokus
nières, les représentants du Secréta-
riat d’Etat aux migrations (SEM) leur
posent des questions qui portent
particulièrement sur l’itinéraire sui-
vi, les membres de leurs familles et
les raisons pour lesquelles ils
cherchent à se réfugier en Suisse.
D’autres entretiens suivent, si néces-
saire toujours en présence d’inter-
prètes. Parallèlement aux auditions,
les RL rédigent les actes juridiques
inhérents à la procédure, dont
d’éventuels recours au Tribunal fé-
déral administratif. La journée se
termine par les dernières mentions
dans le journal digital des clients. Il
est 18 heures voire plus tard.
Où sont les plus grands défis?
Les RL ont pour tâche d’expliquer
aux requérants les décisions des au-
torités. Il est toujours difficile de
devoir communiquer à une per-
sonne en quête d’asile qu’elle ne
peut pas rester en Suisse. Car les per-
sonnes qui se retrouvent ainsi dému-
nies ont souvent un destin difficile.
Quels sont les points forts de votre
travail?
L’équipe avec laquelle je travaille
est certainement pour moi l’un des
points forts de mon activité. L’intel-
ligence et la mobilisation dont ces
juristes – hommes et femmes – font
preuve rendent la tâche plus aisée et me procurent
de la satisfaction au travail. L’autre point fort pour
nous, mais surtout pour nos clients, c’est évidem-
ment de rapidement savoir si la décision est posi-
tive ou non.
Quel est votre degré d’indépendance?
C’est une question que l’on me pose toujours
et, pour être franc, c’est une question que je me
pose aussi à moi-même. Au quotidien, elle ne se
pose pas vraiment comme on se l’imagine au ni-
veau politique. Au contact avec les clientes et
clients, je suis toujours en interaction avec un in-
dividu qui connaît un destin difficile. Et, dans le
cadre de cette interaction, mon travail est marqué
par des dépendances, notamment vis-à-vis des
interprètes. Le SEM n’a en aucun cas à nous dire
comment nous devons accomplir notre mandat,
hormis le fait qu’il doit être mené avec tout le soin
requis. Et nous nous ne sommes pas non plus sou-
mis à directives ou à un contrat de prestation. La
proximité donnée par les locaux ne doit pas non
plus nous influencer.
Qu’est-ce qui vous motive à diriger un tel service
juridique plutôt exigeant?
Il constitue l’unique chance de participer à la
mise au point d’une nouvelle procédure qui ap-
porte un plus aux requérants d’asile. Pour les re-
quérants, une procédure plus rapide et plus équi-
table réduit l’attente inutile – parfois de plusieurs
années – pour savoir si oui ou non ils obtiendront
l’asile en Suisse.
* Responsable du service Migration
Oui à la nouvelle procédure d’asile
Trois cents requérantes et requérants d’asile vivent actuellement
au centre de Zurich. Ils y restent environ 45 jours jusqu’à une
décision de renvoi ou une autorisation d’établissement et l’af-
fectation à un canton. L’assistance juridique est assurée par 15
juristes mandatés par la Confédération. Sur la base des conclu-
sions positives d’un rapport d’évaluation, le Parlement a approu-
vé à l’automne la révision correspondante de la loi sur l’asile. Le
5 juin de cette année, le peuple suisse est appelé à se prononcer
sur cette loi.
© Pia Neuenschwander
Dominique Wetli